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Godzilla
Budget = 160 M$
BOX OFFICE France = 2 781 / 152 505 - 721 000 - 1 362 000 entrées
BOX OFFICE USA = 93,2 / 200,7 M$
BOX OFFICE Monde = 529,1 M$
 

Le plus sérieux des Godzilla.
Godzilla sort de terre : que va-t-il se passer ? Et la peur nous prend d'assister à une nouvelle purge cinématographique telle que celle assénée par Emmerich il y a quelques années... mais au bout de 5 minutes on en prend plein la figure, façon Spielberg (on plonge dans l'action tout en découvrant l'univers du film), et après plus d'une demi-heure on se rend compte qu'il s'agit d'un film de, par et pour les cinéphiles tant le scénario et la réalisation sortent du lot ; en partie tout du moins.
L'approche du sujet se fait avec une belle pointe d'originalité même si on parait nous conter la bonne vieille histoire du scientifique que personne ne croit (la partie "hommage" du film, sans aucun doute) et l'oeuvre s'en trouve vraiment passionnante malgré notre profonde connaissance du sujet : les questions fusent, le scénario se dévoile doucement et notre intérêt va croissant au gré d'un scénario réellement pertinent. La construction scénaristique est à ce titre exemplaire, hitchcockienne, le héros passant la main au milieu du film, se démultipliant : mais c'est également à ce niveau que le bas blesse, hors-mis le papa scientifique vraiment attachant, les personnages sont sous-développés pour nombre d'entre eux, trop rapidement vus, notamment les second rôles (les 2 scientifiques japonais auraient mérité un autre traitement, la femme du héros et son fils également).
Mais le film fait trop la part belle aux monstres, caressant trop le matériau d'origine dans le sens des écailles pour devoir lui reprocher ce manquement, et les monstres ne font pas exactement ce que l'on attend d'eux, tout du moins ce que le grand public attend d'eux dans ce type de film. C'est un film catastrophe XXL, scotchant, époustouflant, un peu épuisant, surprenant en tous cas, où la surenchère est nécessaire à l'hommage : soit l'exact contraire du film de Roland qui ne cherchait qu'à en mettre plein la vue et américaniser le propos. Edwards est aussi performant que sur son brillant Monsters : prodigieusement efficace, son approche du plan est vraiment intéressante, évitant à tout prix le montage "cut", travaillant sur d'ambitieux mouvements de caméra pour plus de majestuosité, de grâce et de puissance.
Un grand écart entre classicisme et modernisme des plus réussis, un hommage au genre qui n'évite cependant pas les écueils : aurait-il fallu plus de "modernité" ? Effacer les scories a priori volontaires du scénario pour un film plus personnel ? Ne pas laisser sur le bord de la route les "humains" ? Le design des monstres peut également surprendre, mais les MUTO évoquent tour à tour Mothra (scénaristiquement aussi), King Ghidorah, et Gigan (design ?) : même si je n'y ai pas forcément adhéré.
L'essence de Godzilla est retrouvée dans ce film immersif, brillant et extrêmement respectueux : le dieu Zilla n'est plus le monstre mais l'incarnation ultime de notre Mère nature, celle vers qui il faudra un jour se tourner pour effacer les aberrations créées par un homme se prenant pour Dieu. Et Desplat effectue une fois de plus un boulot extraordinaire.

NOTE : 15-16 / 20

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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