Nouvelle avalanche, grosse répartition des entrées, vacances gagnantes, grosses surprises et bataille de films en animation trad'... Oui, la surprise est totale : Wallace et gromit : le mystère du lapin-garou de Nick Park gagne le droit d'être numéro 1 une semaine de plus et pourrait s'accrocher encore un moment (mais en perdant sa pôle très bientôt...) : le film profite complètement des vacances pour accrocher 14 % de fanatiques supplémentaires, devant accrocher le millionnième fan dès demain. Encore 7 jours comme celà -ce qu'il fera sans aucun doute- et les 2 millions de visiteurs seront très largement acquis. L'année 2005 n'en demeure pas moins l'année Tim Burton. Après le carton absolu de Charlie et la chocolaterie (à l'heure où sont écrites ses lignes : plus très loin de 4 millions d'entrées ; un record pour le monsieur), Tim en remet une couche avec Les noces funêbres en débarquant en seconde position, après une course effrénée à la pôle. Le film d'animation ne fera certainement pas aussi bien que Charlie au final (crédité de 766 000 gourmands sur les 7 même jours... mais au mois de juillet) mais s'assure de devenir amplement millionnaire ; on salut le génie bien bas... Oliver Twist arrache une courte victoire : Polanski fait finallement mieux que son tout auréolé Pianiste en 2002 (380 000 en 7 jours). Les 1,775 millions de fans semblent difficiles à atteindre d'autant plus que la concurrence est plus gai et que la moyenne par copie pas si formidable que ça ; près d'un demi-million d'entrées au crédit, c'est déjà bien ! On dit merci qui ? Les vacanciers.
A la force du nombre plus que correct de ses copies, Les parrains grimpe plus haut que ne laissait entrevoir son démarrage parisien ; pourtant, avec la lourdeur de son budget on était en droit d'attendre beaucoup mieux et il faudra de bons échos pour grimper à l'aube du million ; sans pour autant l'atteindre, je pense. Frédéric Forrestier, le futur réalisateur de Astérix aux Jeux Olympiques, se souviendra des 1 423 000 spectateurs venus assister au spectacle du Boulet dès la première semaine et des plus de 3 millions de fidèles au final ; déception vous dis-je. A comparer, Il était une fois dans l'oued, de Djamel Bensalah, fini par s'en tirer vainqueur : avec près de 2 fois moins de copies, le film fait quasiment aussi bien et il est fort à parier qu'en fin de carrière celui-ci grimpe bien plus haut que son grand frère. Pourtant le réalisateur court toujours après une nouvelle franche réussite, façon Les ciel, les oiseaux... et ta mère (1,2 millions), après le très décevant Le Raid (630 000 aventuriers en première semaine, 1,5 millions pour finir... mais avec un budget avoisinant les 18 patates !!!). Il aura fallut 21 jours à Les frères Grimm (Terry Gilliam) pour devenir millionnaire, et on s'en réjouit. Avec moins de 20 % de chute il aura quand même du mal à couvrir les scores de L'armée des 12 singes : 2,236 millions de tickets. C'est toujours mieux que les 26 % de régression de St-Jacques... La Mecque (Coline Serreau) qui ne peut pas faire mieux en 2 semaines que 18ans après en une seule (567 000 entrées) ; La plus forte chute du top 10. La Palme d'or... joue effectivement les Palmes d'or ! L'enfant ne risquait pas de déplacer les foules tel un blockbuster automnal mais le voici qui démarre deux tons au-dessus de Le fils (79 000 spectateurs), précédent film des frères Dardenne, et fait même presque aussi bien que lui en 2 semaines (136 000 spectateurs et 264 000 au total). Alors ? Une nouvelle Rosetta (705 000) ? Peut-être pas mais certainement l'un des plus gros succès de nos amis belges ; l'avenir du film est entre vos... bouches ! Confirmation pour Goal ! (Danny Cannon) : 22 % de chute, un petit score à mettre sur le compte des vacances (encore !), mais il devrait tenir encore une semaine avant de s'effondrer totalement ; seule lot de consolation : il fera peut-être mieux que Joue-la comme Beckham, soit 376 000 entrées mais le projet de trilogie semble mal mené. Comparativement The descent déçoit presque en obtenant le même nombre de spectateurs déficitaires ; il devrait pourtant avoir la peau plus dure que le block Goal !, comme prévue.
C'est pas toujours beau à voir pour les ex du top ten : Il ne faut jurer de rien descend de 6 positions (- 40 %) et le million semble s'éloigner, voir disparaitre, Caché (Michael Haneke) en prend pour 4 rangs (- 31 %) et c'est celui qui s'en sort le mieux, Les âmes grises (Yves Angelo) tente de nattre le record du monde avec ses 11 places effacées, 53 % de chute pour un score hebdomadaire égal à celui de Quatre frères de John Singleton (- 9 places ; - 51 %), pourtant diffusé sur deux fois moins d'écrans ; Ma sorcière bien-aimée (Nora Ephron) s'est tire pas si mal avec 6 marches ratées pour 34 % de sorciers transformés en crapauds. Notons que seulement 10 films sont au-dessus des 100 000 entrées... Il y en avait 13 l'an passé à la même époque, mais seulement 4 au-dessus de la barre des 200 000 (voir le classement). Rien ne se perd...
La dernière sortie remarquée de la semaine sera celle Serenity, le long de Joss Whedon, le futur réalisateur de Wonder woman ; celui-ci connaitra le même accueil qu'aux USA : frisquet. La performance de Je ne suis pas là pour être aimé est assez remarquable, vu que les spectateurs n'ont d'yeux que pour les blockbusters du moment : en effet le film de Stéphane Brizé (Le bleu des villes) se retrouve que 3 places plus bas que la semaine passée et ne se voit abandonné que par 17 % de curieux ; mieux que les Frères Grimm, soit la troisième meilleure perf' du top. Record battu pour l'auteur, on le salut bien bas. Histoire de passer de très bonnes vacances, il convient d'évoquer la fin de parcours de l'inévitable et tétanisant Charlie et la chocolaterie (Burton) : le pôvre se voit contraint à abandonner un rang, 13 % de spectateurs supplémentaires s'étant cru obligé de regarder le 3ème plus gros succès de l'année et le plus gros carton français de l'auteur ; on devrait en reparler dans 7 jours pour fêter les 4 millions d'amateurs. De son côté Don't come knocking (Wenders) réalise un tout à fait correct - 31 %, justifiant ses 5 places perdues. C'est avec surprise et joie que l'on clot ce top 20 avec La maison de Nina (Richard Dembo), film posthume de son auteur : 7 marches glissées pour 47 % de chute ; un salut, en quelques sortes.
Nos adieux à : Entre ses mains (Anne Fontaine ; venant de la 14ème place), Collision(ex-15ème), Broken flowers de Jim Jarmusch, Gabrielle (Chéreau), Night watch et Le parfum de la dame en noir (B. Podalydes).
La part de marché des films français sur le top 20 est de 34,4 %... Sur l'année, cette PDM se stabilise depuis 3 semaines aux environs de 33 % ; à peine en de-çà que l'an passé et l'année précédente.