Depuis début août, aucun film n'avait démarré à plus d'1 million de spectateurs : il s'agissait alors du couple Smith. Si les américains ont complètement boudé la suite des aventures du vengeur masqué (voir le b-o US), les français se sont rués dessus : La légende de Zorro de Martin Campbell est un succès total, tant sur Paname que sur la France. D'abord parce que la franchise "Zorro" n'est en rien épuisée : Le masque de Zorro, précédent opus, avait déjà réuni près de 3,5 millions de cavaliers. Ensuite, il faut rappeller que le réalisateur, privé de top français depuis 4 ans (mais on a pu voir Beyond borders à la TV...) restait sur le petit succès de Vertical limit (554 000 entrées en 1ère semaine et 1,18 au total) et l'énorme succès de Golden eye (quelques 007 de plus que Zorro). Bien sûr le film ne bénéficiera que d'une semaine de congés, mais il peut aisément viser les 2,5 millions de spectateurs masqués. Wallace et gromit : le mystère du lapin-garou de Nick Park confirme tout le bien que l'on pense de lui en troisième semaine : 15 % d'augmentation de ses entrées pour la seconde semaine consécutive. Mais la barre des 3 millions de Chicken run reste encore bien loin et inaccessible puisque les vacances s'achèvent... A sa suite la surprise est de taille pour la nouvelle cuvée Woody Allen : Match point a effectué un démarrage tonitruant , confirmant sur la France, et connaitra une carrière bien meilleure que tous ces derniers films ... et peut-être même plus, qui sait ! Il est temps de se souvenir des démarrages de ses dernières oeuvres : Melinda et Melinda (169 000 entrées), Anything else (191 000), Hollywood ending (261 000), La malédiction du scorpion de jade (246 000) ou Escrocs mais pas trop (369 000) ; soit une chute régulière qui est enfin endiguée. C'est dire si le Woody y va tout faire péter !!! Son record perso restant -à ma connaissance- Manhattan, qui au final comptabilisait 2,351 millions d'entrées. Pourquoi pas ?
Les noces funêbres (Tim Burton) suit la trace des chasseurs de lapins, avec une semaine de décalage et dans une moindre mesure... le côté noir de l'oeuvre lui vaut certainement ses 11 % de chute, sommes toutes modiques. Oliver Twist (Polanski) sera donc millionnaire mais ne saurait grimper bien haut : la chute qui l'attend dans 7 jours pourrait bien continuer de freiner ses ambitions ; il se maintient toutefois très bien avec 15 % de régression. De son côté Bertrand Blier se refait une petite santé dans les salles sombres avec Combien tu m'aimes ?, restant tout de même le grand perdant de la semaine (son film bénéficiant d'autant, voir plus, de copie que Match point), en deçà des prévisions. Il ne risquait pas de faire pire que pour Les côtelettes (60 000 égarés en une semaine) ou Les acteurs (415 000 spectateurs sur sa carrière), surfant sur le phénomène pré-accouchement de (mais comment s'appelle-t-elle déjà ?) Monica. Mais le film tiendra-t-il sur la longueur ? J'ai des doutes... D'ailleurs sa seconde semaine post-holidays sera déterminante... quoiqu'on ai bien une petite idée sur la chose... Il était une fois dans l'oued, de Djamel Bensalah, effectue tout bonnement la meilleure continuation des films du top 10 (- 9 %) et grille -comme je le prévisionnait- son lourd concurrent, Les parrains, le dépassant déjà en terme d'entrées au bout de 2 semaines ; on a quand même du mal à croire au million. Ce dernier, Les parrains donc, laisse échapper 5 places et pique dangereusement du nez : ce sont 31 % de spectateurs qui ont fuit, soit le double des autres films en continuation parmi les 10 premiers ; je lui prédis une 3ème semaine catastrophique vu que son distributeur avait été généreux avec lui... Au milieu, on retrouve Les frères Grimm (Terry Gilliam), qui vise maintenant une fin de carrière à 1,5-1,6 millions de conteurs, soit une bonne opération pour son auteur. Dans la traine d'Allen et Blier, Wes Craven avec Red eye essaie de faire écho à son succès US et fait oublier le vautrage de Cursed (14 000 loups-garous lors des 7 premiers jours et moins du double quelques jours après...). Mais sa moyenne par copie n'a franchement rien de glorieuse et l'auteur est loin de pouvoir espérer réunir les 2 millions de fans d'un quelconque Scream... Pas même un demi-million.
On retrouve, hors du top 10 : St-Jacques... La Mecque (Coline Serreau), avec 22 % de désespérés et 5 places de moins, L'enfant (Dardenne), qui ne deviendra un phénomène cinématographique, comme Rosetta en son temps, pour cause de 33 % de baisse de fréquentation pourtant inutilement boosté par son distributeur : + 40 copies), Goal ! (Danny Cannon) qui frise l'élimination avec ses 46 % de but en deçà (un film sur le foot pas loin du demi-million... pas si mal, non ?), et The descent, qui se maintient toujours un peu mieux que la moyenne (- 21 %) et garde espoir de couler son concurrent (Goal !).
On continue avec, évidemment, des films en continuation, comme Caché (Michael Haneke), qui égare 42 % de spectateurs mais reste le second plus gros succès de l'auteur en France. Mais il faudra une nouvelle fois compter sur l'increvable et 4 fois millionnaires Charlie et la chocolaterie (Burton) -le réalisateur frise les 5 millions dans l'entièreté du top 20- qui donne une leçon de longévité à ses frères de salles (- 15 % avec 30 salles volées). Ce qui n'est pas tout à fait le cas de Je ne suis pas là pour être aimé (qui fait deux fois moins bien) et absolument pas celui de Il ne faut jurer de rien, qui se voit descendre 7 positions plus bas et perdre un record hebdomadaire de 57 % de spectateurs. Ma sorcière bien-aimée (Nora Ephron) achève sa carrière sans bien plus de fastes... Zaïna, cavalière de l'Atlas, effectue une très mauvaise sortie, deux fois pire que Red eye avec autant de copies ; trop de concurrence sans doute. Bataille dans le ciel rate le coche.
C'en est fini de Serenity, Don't come knocking (Wenders), Quatre frères (John Singleton), Les âmes grises (Yves Angelo) et La maison de Nina (Richard Dembo), soit un paquet de déception plus ou moins imposante.
La part de marché des films français sur le top 10 était de 24,0 % ; soit 11 points de moins... Et c'est pas La boite noire qui sauvera les meubles.