Revenge movie.
S'appropriant l'idée de Memento
(le film se déroule à l'envers), y injectant les
obsessions, la folie, les mouvements épileptiques (ici
aériens et d'une liberté qui vire à l'étourdissement,
tellement longs qu'on ne peut pas leur échapper), une
musique agressive et les couleurs chairs et chaudes du cinéma
de G. Noé, Irréversible constitue un condensé
terrifiant de l'œuvre de cet auteur.
Les premières images en résonnance avec Carne
& Seul contre tous
pour témoins.
Irréversible est une œuvre aliénée,
vénéneuse, purulente, sous tension constante,
d'une violence pure, d'une rage infinie, parfois trop intense,
à la limite de ce que certains spectateurs pourront supporter
(Merci Mac Guff). Attendez vous à vous trouver dans un
état de fébrilité une heure trente durant.
Choquant, gerbant et à réserver aux adultes avertis.
Comme le disait Vincent Cassel avant la projo cannoise du film
: "Mon dieu, ils ne se doutent pas de ce qu'on va leur
infliger..." (Ou quelque chose comme ça).
On peut trouver ça dur ou immorale, c’est en fait
terriblement et bassement humain, dans la lignée de ce
que l’auteur a toujours exprimé dans son oeuvre.
L'ultra-réaliste scène de viol en un très
long plan séquence fixe vient éclairer la violence
du début, et on remontera le temps, jusqu’à
une petite lueur d’espoir, plus calmement, posément.
Le scénario en dit plus long sur la nature humaine qu’un
long discours (à la fois le pire –le meurtre, et
le meilleur –donner naissance) ; c’est également
une longue thèse sur la sexualité (le plaisir
du couple, les déviances de toutes sortes...). Et c’est
cette partie, pédante, qui reste le point faible du film,
le coté un peu pénible de la démonstration.
Curieux de voir la version monté chronologiquement