Un homme cherche à venger sa femme, violée et
assassinée… sauf que le scénariste commence
l’histoire par la fin et remonte le temps, scène
par scène.
Absolument géniale que cette idée
qui colle tellement à son « héros »,
souffrant d’amnésie immédiate suite à
une blessure et qui doit tout noter, voir se tatouer sur le
corps les moments importants de son enquète. Une introspection
cinématographique comme on en a rarement vu, parfaite,
forte et rusé, qui nous force à un travail fascinant,
un effort de mémoire contant (se rappeller chaque début
de séquence en sachant que la fin de la suivante en appelle
à la comprendre !) : chaque détail, chaque parole,
chaque personnage, chaque acte, chaque mot ayant une répercution
dans la scène suivante où dans une scène
à venir (mais antérieur dan le temps réel)
et explicitant peu à peu, par cette imbrication malicieuse
et subtile, d’autres détails –mieux qu’un
puzzle- et finalement aboutissant sur une fin à vous
rendre dingue et brisera les apparences forts trompeuses du
début..
Ajouter une histoire parallèle anodine
mais qui aura son importance (la clé est là !)
et vous obtenez une merveille de construction pour un film halletant
et coriace qui ne se borne pas à emboiter les scènes
de façon inversée, mais les pense à la
manière de son héros amnésique ; peut-être
même une certaine réflexion sur la vacuité
de notre quotidien, le poids de notre passé et ce mal
que l'on peut avoir à ce projetter dans l'avenir.
Un
chef-d'oeuvre au mécanisme digne du talent des meilleurs
horlogers suisses. Musique superbe et réalisation qui
fait déjà montre d'un certain talent mais manque
peut-être encore un peu de mâturité. Et n'oublions
pas ce subtil humour qui souligne parfaitement la dramaturgie
du récit.