Le 1er et le seul Rambo ; avant que celui-ci ne se transforme
en vulgaire actioner décérébré.
Le film nous raconte le parcours d'un vétéran
comptabilisant les dégâts que fit la guerre du
Vietnam, bien après que celle-ci fut terminée.
Maladie, traumatisme, pauvreté, perte de dignité...etc.
Désœuvré et délaissé par un
pays à qui il a tout donné et qui lui a tout pris,
Rambo n'est que le portrait sensible d'une
Amérique hypocrite qui traite ses soldats sans égard
envers les services rendus à la nation, comme de vulgaires
laissés-pour-compte. Rambo c'est un
ancien soldat forcé à se battre contre son propre
pays, symbolisé ici par les forces de l'ordre, il se
transforme en parfait anti-héros d'une Amérique
malade qui va devoir faire face au monstre qu'elle a créé.
Rambo retrouvant bientôt ses vieux réflexes, guidé
par la seule chose qu'il sache faire, conditionné comme
il était : il va lutter pour survivre.
First blood est une métaphore puissante,
l'épopée d'un homme meurtri dans son âme
et en lutte contre les siens, telle une machine de guerre se
retournant contre son maître, emmenant sur le sol national
la guerre elle-même, comme pour faire prendre conscience
à toute une nation de son existence ; de son importance.
Personnage fort et sans passé ni avenir, personnage humain
capable de tuer (pour se défendre) mais tout autant de
verser des larmes. Plus que violent, le film est à la
fois douloureux et saisissant.
On ne pourra que regretter que Kotcheff n'ait rien d'un immense
metteur en scène, plutôt raide et impersonnel,
mais sachant pour autant composer des plans de haute volée.