Si vous suivez à la fois ce site et mon raisonnement
vous avez lu et compris que selon moi M. Bay s'améliore
entre T1 et T3 : mais il semblerait que cette fois la courbe
s'inverse ; pourquoi ? En changeant les personnages Bay prenait
une option pour le succès : les liens du héros
avec la robotique pouvant titiller la trame... sauf qu'avec
des caractères maigres comme les feuilles du scénario,
un humour 35 tonnes (sauf Tucci qui maîtrise bien son
personnage) et des dialogues aussi pisseux, le pari est lourdement
compromis. Derrière la caméra on retrouve un réalisateur
qui cherche à s'éclater, ne multipliant sa grammaire
cinématographique qu'à des fins purement visuels
(aidé de ses fameux couchers de soleil et usages abusifs
de lentilles optiques) mais construisant efficacement ses scènes
: l'abus de contre-plongées en est un exemple typique
; c'est beau, c'est parfois recherché... et parfois c'est
d'un manque de logique inimaginable (le dialogue entièrement
filmé en contre-plongée entre un humain et un
Transformers !!!). Tout le film est à cette image, celle
d'une efficacité irréprochable, efficacité
dans l'esbrouffe et la débauche d'effets, mais un fond
d'une pauvreté qui ne peut que conduire à un ennui
certain. Et avec 2h45 de métrage... Les transformers
sont redevenus des jouets pour les enfants et se placent sur
la ligne directrice "gentils humains / robots Vs les méchants
humains / robots", sans que l'on ne tremble jamais ; même
aidé par le "personnage" du chasseur de prime.
L'histoire se poursuit (la découverte du métal
et du code génétique des Transformers) mais ne
parvient pas à rebondir sur les nouvelles donnes (le
chasseur de prime, les transformers fabriqués) et plus
le film avance et plus on sombre inéluctablement dans
le ridicule : les scènes semblent s'aligner sans passion,
les ponctifs des actionners s'aligner avec elles et les idées
s'évaporer dans des séquences surdimensionnées
destinées à faire oublier le manque d'engouement
pour le sujet. Toujours ce même problème d'écriture
(E. Kruger pour les épisodes 2-3-4), d'approfondissement.
La longue dernière scène nous permettra de sauver
les FX d'ILM, de se gaver de dragons-transformers, de destructions
massives (y compris les inévitables façades de
verre des gratte-ciel qui volent en éclat), d'un ballet
de voitures volantes et une pluie de paquebot du plus bel effet.
Seulement de l'effet...
NOTE : 8-9 / 20