Noir et blanc et rouge... La première qualité
-et non des moindres- de cette oeuvre singulière est
la relecture rafraichissante d'un genre morne et désuet
: le film noir. Les codes du genre sont bel et bien là
(N & B, voix off, histoire de flic et de voyou, belles femmes,
brume et pluie, ville tentaculaire, violence...) mais le tandem
Rodriguez / Miller les fait exploser. D'une part grâce
à une inventivité visuelle indéniable,
que se soit l'ajout de trait de couleur pour souligner la réalisation,
le modernisme de cette dernière (point d'apesanteur),
les personnages atypiques (entre super-anti-héros et
monstres), le rendu d'un univers tout particulier tiré
de la BD (l'une des meilleures adaptation avec Dick
Tracy et les Spider-man ; d'ailleurs le film est dans la
lignée d'un Mort sur le
grill, de Raimi), les superbes dialogues et ce scénario
déstructuré, curieux et enchainé à
la Pulp fiction (autre adaptation bédéphile...).
Un film entièrement voué à la beauté
graphique (art graphique oblige), autant dans la violence des
mouvements, l'hyper-violence cartoonesque et le défi
technique entièrement relevé : on plonge complètement
dans le film et au bout de dix minutes on oublie que ce casting
de rêve évolue devant un écran vert. Un
film d'auteur.
NOTE : 15-16 / 20