Il y a dans ce Peabody ce qui, je pense, manque au film Lego
(sortie à la même époque) pour en faire
une plus grande oeuvre : une vibrante intelligence s'adressant
plus clairement aux adultes, et ce dès le début.
Car, contrairement aux apparences, ce film serait plus un cartoon
destiné aux plus grands, voir aux ados et à leurs
parents, sans pour autant ne jouer uniquement et ne s'appuyer
que sur le registre et la stature des clins d'oeil. Par ailleurs
toute l'intelligence du film n'est pas tiré seulement
des cours d'histoire interactifs, plus à même d'être
tourné en dérision et source d'une belle forme
de comédie. Non : tout est dans l'immense finesse des
dialogues, les bons mots croustillants, les jeux de mots savoureux
et à foison, la richesse du vocabulaire (emmenez vos
dicos !) ; un film qui ne prend pas le spectateur pour ce qu'il
n'est pas.
Et le résultat est là : vraiment très drôle,
sans temps mort et d'une grande variété d'humour,
tant dans les gags visuels, audios, les clins d'oeil délectables,
que dans les brillantes références (quel cartoon
disserte de Freud ?), le tout d'une formidable pertinence à
l'image de la signature de Peabody sur un écrit de Shakespeare
ou de la drôlatique référence à Oedipe.
Du jamais vu !
Par ailleurs le final atteint un niveau de folie et d'intensité
inégalé et nous permet d'assister à la
résurrection du grand R. Minkoff dont le travail est
ici inventif et perfectionniste ; on se croirait dans un brillant
erzat d'Indiana Jones. Sans doute regrettera-t-on que le soin
ne soit pas tout autant apporté visuellement, s'adaptant
mieux aux décors et aux époques. Mais ne râtez
pas cette merveille de cartoon familial, au sens large, qui
saura vous surprendre par son ambition complètement assumée.
NOTE : 15-16 / 20