Le film issu de notre imagination. Un univers dont tout un
chacun a du rêver un beau jour, un univers qui prend forme
avec justesse et efficacité. Mais ma grande déception
vient du fait que ce Lego movie restera en très grande
partie destiné uniquement aux enfants. Car après
avoir entendu le nom du méchant, Bussiness, adepte d'une
perfection illusoire et métronomique, suffisamment fou
pour vouloir contrôler tout un chacun, le "coller"
; et après avoir saliver devant la vision de notre pauvre
télévision moderne, j'ai penser que... qu'il pouvait
émerger une vive critique de ce libéralisme au
bonheur chiqué, de ce besoin de s'enrichir, de tout agglomérer,
de créer des citoyens zombies à l'identique et
à l'infini. J'ai même pensé que Les Nuages
Perchés était une vision hollywoodienne de l'anarchie.
J'avais sans doute oublié que le film était destiné
à enrichir The Lego Group et Universal : car la critique
existe mais reste en marge du film, plus concentrer sur un thème
proche de celui de Toy story 2.
Adressé aux enfants, même ceux qui sommeillent
en nous, le film est en fait un plébiscite pour sauver
notre imaginaire, notre folie propre, notre inventivité
et au final notre différence ; une petite part de notre
liberté. Car aux fond les enjeux sont un peu faiblards
dans cette fable de La Fontaine moderne, le décollage
des gags est un peu long mais ceux-ci valent le coup d'attendre
: les clins d'oeil (pour ma part le Superman / Green lantern
: j'adore !) et un humour réellement barré que
l'on avait guère vu depuis la saga des "Shrek".
Visuellement c'est une réussite même si -je vais
encore faire mon râleur- les nombreux courts-métrages
d'animation autour des Lego nous y avait déjà
bien préparé. J'ai également trouvé
le héros un peu fade au milieu de se placement de licence
: le méchant flic, le bad guy, Batman et la belle héroïne
ont beaucoup plus de poids ; il assume assez difficilement son
destin à la Luke Skywalker, partie de son ranch et amené
à sauver le monde en se révélant. Un monde
fou, fou, fou où l'on édifie l'imperfection, symbole
du "rester soi-même" et du droit à la
différence, où la pire chanson du monde devient
un hymne entétant et où les scènes finales
nous prennent franchement par surprise. Au final un bon film,
pas totalement transcendant pour ma part puisque manquant d'une
seconde lecture plus adulte et plus remarquable, mais un très
agréable moment de rigolade qui cède plus à
la facilité et à la surenchère qu'il n'y
paraît.
NOTE : 12 / 20