Notre éventuelle déception sera certainement
due à l’inévitable comparaison avec le «
Sixième sens » ; incomparable.
Un bien étrange préambule, immédiatement
suivi d'une première scène définitivement
marquante. Puis s'en vient un alignement de séquences
fabuleuses, marquées, qui construisent une véritable
mythologie. Et le concept, fort, est complètement alléchant
: le premier super-héros réaliste du cinéma
! C’est une œuvre fantastico-réaliste qui
s’évade dans des théories fabuleusement
imaginatives ; en fait c’est un film d’aspect grand
public qui développe une thèse pour le moins universitaire
: les représentations et rôles respectifs du Bien
et du Mal dans l’art pictural. Tout est originalité
dans cette oeuvre. La réalisation y est par ailleurs
fascinante, intelligente et inventive tout au long de l'oeuvre
: le simple mais perspicace placement de la caméra lors
de la première scène en faux plan-séquence
cachée derrière un siège en est l'évidente
preuve ; c'est une scène qui nous prend à témoin,
qui nous prend par la main. On retrouvera de cette ADN original
à la fois dans le sujet et dans l’intrigue. Un
avantage qui, couplé à la photo (grisâtre
et piquée, puis stratégiquement colorée
lors de la fabuleuse scène dans la gare), à cette
histoire d'amour touchante, donne une oeuvre qui sort vraiment
du lot, malgré ses menues imperfections. Le final absolument
bluffant n'en fait évidemment pas partie.
Finalement Incassable est tout autant une réflexion
sur le rôle de Bruce Willis à Hollywood : le héros
indestructible qui gagne forcément à la fin. Un
homme comme chacun d'entre nous, avec ses défauts, mais
qui, lui, découvre son véritable personnage et
sa mission.
NOTE : 15-16 / 20