To be or not to be a super hero ?
Difficile de rejetter ce film une fois que l'on a assisté
à son brillant final (avec quelques réserves,
cependant...), mais difficile d'être autant emballé
que pour Split,
et a fortiori pour Incassable.
Tout d'abord parce que le génie Shyamalan, le réalisateur
ingénieux, se trouve être beaucoup plus pâle
dans ce dernier film ; la batterie de champs contre-champs peu
imaginatifs -bien que intéressants à de nombreuses
occasions- nous rappelle malheureusement le brio de ses précédentes
réalisations.
Et puis il y a cette première moitié de film où
le scénario s'ingénie à piétiner
comme si l'on assistait à une longue séance de
psychotérapie d'où rien de bien valable ne ressort,
rarement et tardivement centré sur les questions que
l'on attendait ; sont-ils des êtres exceptionnels ou simplement
des fous aux capacités hors norme ? On est également
en droit de se demander, dans le cas de David, pourquoi ne pratique-t-on
aucun test physique afin de le confronter à la supposée
réalité ? Par conséquent ce n'est pas la
psy ne nous fera douter, ses arguments pouvant être démonté
un à un. Les nombreux et sympathiques clins d'oeil n'y
changeront rien.
Pourtant on poursuit avec aciduité et un véritable
talent l'analyse super-héroïque. Non seulement c'est
formidablement pertinent, mais en plus la mythologie est habilement
prolongée (on veut une série TV !!!) dans une
direction remarquable. Le tout doublé d'une belle révélation
qui vous scotche, d'un final extraordinaire et d'une belle pirouette
final qui n'est pourtant convaincante que dans une certaine
mesure (Nous interroge-t-on sur le pouvoir
de convaincre des images ?).
L'oeuvre n'est pas exempte d'autres qualités : loin d'être
simple poudre aux yeux, il y a un vrai travail d'acteur derrière
Kevin et Cie : j'ai trouvé J. McAvoy presque meilleur
que dans le précédent.
C'est tellement dommage que la première partie manque
substance et de nerf.
NOTE : 12 / 20