Une expérience digne des Angel
heart et L’échelle
de Jacob dont le secret réside essentiellement sur
deux points : d’abord un réalasateur aussi discret
qu’efficace ; effets simples (point de gore contemplatif,
des plans séquences appropriés, une caméra
qui traine, nous emporte là où l’on ne veut
pas aller) pour un résultat stupéfiant (notre
point de vue alterne à bon escient, on est pris dans
le récit, on s’implique émotionnellement,
notre imagination nous terrifie). Ensuite un scénario
modèle, une perle rare et qui nous bluffe intelligemment
pour nous enrager : on croit tout le temps suivre une intrigue
alors qu’on se plante de but ! Les passages d’un
regard à l’autre, les effets d’écriture
malins (la dispute, les silences…), la justesse du ton
sur le plan psychologique, la dramaturgie suffisemment intense
pour que l’on se reçoive le final et l’intrigue
véritable en plein dans la tronche. Avec des ingrédients
que l’on croiraient rabachés, le réalisateur-scénariste
parle à notre intelligence en le utilisant différemmenent
(la trame n’est plus une excuse mais le moteur, le vecteur
des émotions, le moteur de l’histoire – l’horreur,
la solitude vécut par l’enfant est proprement terrifiante
car aussi réaliste que morbide). Si l’on ajoute
de fabuleux acteurs et une photo mortuaire on obtient un choc
de scènes aussi éprouvantes que miraculeuses et
un film dont on sort boulversé tant il parle à
chacun de nous.
NOTE : 17-18 / 20