Nous n'aborderons évidemment pas ici la toute dernière
image du film, étonnante conclusion qui n'a rien d'un
twist, mais n'est rien qu'un clin d'oeil ou plutôt un
"rapprochement"... Elle ne change en rien le regard
que l'on porte sur l'oeuvre mais nous laisse en émoi
!
Split se plait à mélanger les
genres pour se faire original et neuf, plus dans le ton que
dans son traitement d'ailleurs (on notera quelques scènes
plus dures à avaler que d'autres, mais très peu).
Il n'empêche que le scénario sort des sentiers
battus : film de kidnapping magnifié par les multiples
personnalités du schizophrène, thriller aiguisé
lorsque les victimes cherchent à sauver leur vie, drame
psychologique lorsque l'on découvre la véritable
mission de cet être habité, film d'épouvante
quand il devient tendu, film de monstre lorsqu'il fleurte avec
le genre fantastique, pyscho-killer et horreur, tour à
tour, dans ces instants les plus trash. Le scénario se
révèle petit à petit mais saura rentrer
dans le vif du sujet assez tôt, peut-être trop tôt
encore, découvrant le thème -surprenant- qui va
nous mener jusqu'en sa conclusion. En parfait équilibre
entre les moments tendus et les scènes dialoguées,
l'oeuvre se concentre totalement sur ses personnages, notamment
sur les "héros" (révélés
par la réalisation du maître comme on le verra),
entre les flashbacks et les séances de thérapeutiques,
il s'avère être un thriller analytique assez fin,
attachant et séduisant. Mais ne vous attendez pas non
plus au scénario du siècle, même si je le
répète le thème est particulièrement
intéressant : par contre le film est un petit bijou de
réalisation ; très variée et complètement
maligne, elle délivre de menus indices lors des instants
posés, logique implacable où les regards prennent
le pas et l'ascendant. La caméra est habillement menée,
les gros plans utilisés à bon escient, les balayages
sont subtils et les champs / contre-champs parfaitement minutieux.
Impossible également de ne pas parler de J. McAvoy et
de sa prestation communicative où il semble prendre un
immense plaisir à sortir de ses gonds, jusqu'à
ce que, sans changement vestimentaire, on puisse parfaitement
identifier les différentes personnalités. Split
est bien plus qu'une série B, un thriller en
équilibre, sexy au possible, et très efficace.
NOTE : 13-14 / 20