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Henry, portrait of a serial killer
Budget = 0,111 M$
BOX OFFICE France = ? / ? - ? 000 - ? 000 entrées
BOX OFFICE USA = ? 0,610 M$
BOX OFFICE Monde = 0,614 M$
 

Avec Massacre à la tronçonneuse ou La dernière maison sur la gauche, voici le nouveau chef-d’œuvre de l’horreur ultra-réaliste. Un travail quasi documentaire, sans faille ni concession… d’où le danger que paraît constituer une telle œuvre pour les censeurs en tout genre. Mais la réalité est autrement plus intéressante : il s’agit d’une analyse précise de la folie humaine, une étude in vivo de ces rebuts d'humanité, sans manière, sans intelligence, sans goûts, vulgaires, sales, sans morale, au passé traumatique, terreau de la folie et de la psychopathie ; quel tueur aurait "besoin" de prendre Henry pour modèle sans être au préalable dément ? Quel dément aurait besoin d'un film pour commettre ses actes odieux? Même si un encart nous laisse espérer que nous sommes loin de la réalité, les faits que nous présentent le film paraissent absolument "authentiques", puisque qu'inspirés de la vie de Henry Lee Lucas ; sans artifices, les agissements du tueur nous sont exposés dans toute leur effroyable banalité, avec une froideur que l'on est pas près de retrouver au cinéma.
Henry, portrait of a serial killer est si cru qu’il paraît indigeste, monstrueusement lancinant, mais nécessaire pour nous en faire ressentir toute l’horreur ; c’est encore plus glauque et froid que Carne. Les derniers mots du film, l’absence de jugements porté aux actes du tueur (on nous laisse, pour ainsi dire, seul avec notre morale), le jeu presque fade des acteurs, la lenteur introspective de la caméra, la neutralité des angles, la pellicule granuleuse, les couleurs glaçantes, les effets cliniques, la musique qui vous plombe le moral ou la claustrophobie citadine sont autant de détails qui prouvent aux incrédules les qualités de cette œuvre extrême et d'une rare puissance. Et ces meurtres dont on ne voit que l'atroce résultat, la bande-son reconstituant l'horreur de la scène, finissent par nous glacer les sangs avant que l'on s'enfonce visuellement avec Henry dans des carnages parfois difficiles à supporter. Le personnage est un cas d'école : Henry est mû par des pulsions meurtrières, irrépréhensibles, un besoin de tuer, et le film ne laissera aucune place à l'espoir. Jamais.
Henry, portrait of a serial killer fait partie de ses oeuvres dont on ne ressort jamais, qui nous hantent, scène par scène, nous laissent un sentiment de désespoir -sans rage ni haine-, de dégoût ; nous laissent dans un état second, une espèce de dépression latente et incontrôlable. Terrifiante réalité.

NOTE : 15-16 / 20

La critique des internautes
 

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Note :- / 20

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