Les riches suburbs des Etats Unis d'Amérique, où nichent les plus puritains, prudes, et moraux des citoyens, ne sont pas pour autant à l'abri de toutes les violences du monde
Produit par le créateur de
Vendredi 13, réalisé et écrit par l'un des plus grands maîtres du cinéma horrifique,
La dernière maison sur la gauche représente l'archétype même du "torture porn", mais en ayant l'intelligence de changer l'identité de l'ange vengeur : quand les puritains sont confrontés à la violence d'un monde urbain qu'ils ont choisi de fuir, ils peuvent être pires que les monstres eux-mêmes. Ces monstres qu'ils ont sans doute engendré en les refoulant dans des taudis immondes où se reproduit la lie de la société.
Et ici le monstre est tout ce qu'il y a d'humain, pervers, fou, idiot, drogué, rebus d'une société aveugle, il commet les crimes les plus amoraux ; et la police nous est présentée comme absolument incompétente (unique note comique de l'oeuvre). Craven explore le choc des deux extrêmes de la société américaine, armé d'une musique douce, d'une imagerie bucolique, l'auteur provoque le choc escompté en prenant le spectateur pour témoin dans une démonstration d'atrocités doublée d'un voyeurisme malaisant, inqualifiable, incompréhensible (et inexpliqué) jusqu'à l'insoutenable. L'incroyable mise en scène du réalisateur, réaliste et telle un couperet, finit de nous plonger intensément dans l'un des films les plus nauséabonds de l'histoire.
La scène finale devient alors une fable moderne et brutale où les tortionnaires prennent leur dernier repas chez leurs juges et bourreaux, prenant au pied de la lettre l'expression "Oeil pour oeil, dent pour dent"..
Monstrueusement choquant et complètement inoubliable. Indélébile.