Des premiers plans embrumés et colorés de Chinatown
s'ensuivent les fameuses trois règles quasi vampiriques
(pas de soleil, pas de nourriture après minuit, pas d'eau
-non bénite) et un festin cinéphilique sans nul
égal dans ce qui reste un petit chef-d'oeuvre.
Dans une petite ville typique, avec ses familles typiques, son
voisinage typique, le cadeau d'un père de famille va
mettre à sac toute la paisibilité des lieux. Et
de Noël.
Impossible de passer à côté de cette déclaration
d'amour au 7ème art, tant dans ce savant dosage d’un
style très 50’s (les délicieux décors
studios, la police crétine et incrédule, les jeunes
adultes en guise de héros), dans un esthétique
très comics, autant qu'au gré des clins d'oeil
à moults chef-d'oeuvres du cinéma ; pêle-mêle
et non exhaustivement : La vie est
belle, Mad Max, L’invasion
des profanateurs… -le film et les cosses-, Planète
interdite, E.T., Massacre
à la tronçonneuse, La
guerre des mondes, Massacre
à la tronçonneuse, les films noirs, les westerns,
Tex Avery, Orson Welles...etc. Et ces Gremlins qui traversent
l'écran de cinéma : tout un symbole !
Mais le film n'est en rien un alignement de références,
ces dernières étant totalement digérées
et dans le récit, et dans le décor. L'idée
géniale et originale de transformer une créature
adorable et chantante en monstre et d'en faire une comédie
hilarante au scénario vif et parfaitement équilibré,
peuplé de personnages savoureux, s'avère totalement
payante. On se régale de ce père inventeur fou
et raté (le savant fou de tant d'oeuvres, ici magnifié
par ces ratés splendides) jusqu'au vieux raciste qui
accuse l'autre de son malheur (le côté politique
du film) en passant par la mégère digne de Scrooge,
la mère de famille digne de Rambo, la famille pauvre
et le héros plus vraiment ado et pas encore tout à
fait adulte, qui fera le grand plongeon. Sans oublier sa copine
dont le drame met le film en apesanteur...
La musique y est sublime et inoubliable, l'humour sarcastique,
corrosif et mordant ("miam-miam", la piqûre,
le mixer, le micro-onde, le fauteuil électrique -qui
ne manquera jamais de me faire hurler de rire !-, et tant d'autres),
la photographie suave et éclatante de couleur (un must
selon moi) et un réalisateur qui nous ravit.
Idéal pour un premier film d'épouvante pour nos
jeunes : les Gremlins étant des espèces de super-polissons
qui brisent les frontières du permis et du possible.
Croustillant.
NOTE : 17-18 / 20