"The richest man in town."
                  Un ange est sur le point d'être envoyé sur terre 
                  afin d'aider Georges Bayley, un homme à deux doigts de 
                  se commettre l'irréparable. 
                  Le récit va nous transporter, entre rires et larmes, 
                  au gré d'une biographie imaginaire d'une inconcevable 
                  puissante, aux personnages fouillés et attachants. Car 
                  Georges n'est pas un homme ordinaire : il est extraordinaire 
                  ! Personnage fondamentalement bon, rêveur, c'est un idéaliste 
                  qui nous est présenté, depuis sa plus tendre enfance 
                  jusqu'à l'âge adulte. Un homme qui planifiera toute 
                  sa vie de quitter la petite bourgade qui l'a vu naître 
                  sans ne jamais y parvenir... 
                  Avec F. Capra en témoin, dans un scénario doux 
                  et pudique, à la construction implacable, imparable : 
                  son film regorge de petites idées, de celles qui font 
                  les grands films. Sa façon de coincer sa caméra 
                  dans le décor est irrésistible, même s'il 
                  n'est pas le plus expressif des metteurs en scène. Et 
                  comme tous ses films il s'agit d'une œuvre vivante, joyeuse, 
                  drôle, chaleureuse, touchante, humaine : on sent que, 
                  plus que tout, il aime ses personnages. 
                  Le scénario déborde d'humanité, magnifié 
                  par l'interprétation de J. Stewart, dont le personnage 
                  lui colle totalement à la peau : pas un héros, 
                  un simple homme, avec ses défauts, ses moments de doute, 
                  ses faiblesses et même une certaine dureté. C'est 
                  au travers de lui que se jouera la lutte entre les éternels 
                  idéalistes au coeur sur la main et les arrivistes aux 
                  dents longues mais sans âmes. Il y a déjà 
                  tout dans ce film : la lutte contre la paupérisation, 
                  la lutte contre son propre égo, le salut des gens altruistes 
                  qui oublient leurs désirs pour satisfaire ceux des autres 
                  ; ces gens qui préfèrent la simplicité 
                  à la richesse. Un thème et un film immortel.
                  Au final c'est l'histoire d'un homme qui a tout donné 
                  pour les autres et qui se retrouve déchu... Jusqu'à 
                  ce que son vœux ne fasse génialement basculer le 
                  film ; et l'homme. Les spectateurs se rendant compte combien 
                  nos petites existences sont importantes pour les autres, sans 
                  que l'on s'en rende pourtant toujours compte, et que tous le 
                  bien que l'on donne nous sera rendu au centuple (les scènes 
                  se répondant d'ailleurs à la perfection). Bien 
                  plus que le simple conte de Noël dont on lui affuble l'étiquette, 
                  La vie est belle  est en fait une formidable 
                  évocation de la fameuse théorie du chaos.
                  Je ne devais retenir qu'une scène ce serait celle où 
                  Georges rentre chez lui, alors que sa vie chavire, et qu'il 
                  sert dans ses bras son fils en pleurant. Simple mais bouleversant.
                NOTE : 17-18 / 20