Plan (s) signature (s) ? Plutôt un cortège de scènes transitionnelles vers une nouvelle génération de démons.
On retrouve dans ce plus ou moins 5ème opus une photo typique, épaisse, sombre et charnelle, et un réalisateur qui trouve ici sa voix, sans singer ni atteindre pour autant le génie de Raimi, mais qui nous enferme remarquablement dans chacune des scènes, parfois par le truchement de plans ambigus ou par l'utilisation de flitres apropriés. En route pour un Evil dead urbain.
Evil dead rise explore donc de nouvelles options en essayant de ne pas trop dénaturer le matériau d'origine ou de déflorer la mythologie ; ce qui serait un sacrilège et l'une des raisons de l'échec du remake précédent. Avec le livre des morts comme fil d'Ariane et les enregistrements qui vont avec : en résulte une nouvelle fois un pur film de démons sans l'ombre d'exorcisme !
Pourtant certains choix ne passeront pas forcément : pourquoi les possédés sont-ils si différents par rapport aux films de Raimi ? Voici un vrai point de rupture, sans logique ni explications, qui risque de froisser les fans et que je conteste pleinement ; ne serait-ce qu'au niveau du physique choisit ou de la métamorphose...
Cependant Evil dead rise s'avère être un bon gros coup de stress, terrriblement efficace mais quelque peu artificiellement rattaché à la saga, se transformant bien vite en un simple alignement de séquences gore. Douloureuses, grandguignolesques et impitoyables envers ses protagonistes et les spectateurs : rarement est-on sorti d'une séance aussi rincé, épuisé.
En équilibre précaire, Evil dead rise a beau user d'un clin d'oeil -au sens littéral du terme- qui se prolonge jusqu'au final attendu et sa créature génialement grotesque -au sens "respectueux" du terme- pour conclure une belle expérience de cinéma, le film ne fait que prouver que rien ne peut remplacer la fraîcheur d'une oeuvre originelle, pas plus que le génie qui l'a engendrée..
NOTE : 13-14 / 20
