Si ce Deadpool & Wolverine reste bien dans l'esprit des deux premiers films de la licence "Deadpool", il se trouve très vite n'être qu'un vague alignement de moments référentiels très souvent gratuits, à la nostalgie facile, une espèce d'amoncellement de séquences foncièrement inutiles qui entendent répondre à deux questions sans le moindre intérêt : comment sortir du Vortex et, ainsi, comment sauver le monde. Il peut paraître étrange que le scénario calque sa trame sur la série "Loki" -excellente par ailleurs mais que tout un chacun n'aura pas vu- mais il apparaît bien vite qu'il s'agissait de la "meilleure" solution pour faire revenir Wolverine et ne pas se prendre la tête avec une histoire construite et complexe.
Ainsi l'ntrigue pourrait aisément tenir sur un demi épisode de Docteur Who (que j'adore) et le spectateur se retrouve à attendre alternativement le prochain gag (parmi des dizaines, il est vrai) et le prochain guest plus ou moins intéressant (même si certains ont effectivement leur place dans ce néant...) ; voir la prochaine échauffourée plus ou moins réussie entre les deux anti-héros. Le reste tombe comme un cheveu sur la soupe d'un MCU en reconstruction, et il ne faudrait surtout pas se poser des questions sur les évènements auxquels on assiste (l'agglomérateur, Wade sachant utiliser le Pad temporel...etc) et sur une trame qui ne semble jamais avoir besoin de se justifier. Beaucoup d'aberration en découlent, jusqu'à la toute fin, et nuisent fortement à l'intégrité du scénario. Et j'affirme maintenant que S. Levy n'était pas la meilleure option pour insuffler un grain de folie visuelle à l'oeuvre...
Fort heureusement l'humour sauve en grande partie le film (et il résiste plutôt bien à de multiples visions), véritable héros de l'histoire, avec ses moments grandioses et ses apothéoses ; à l'instar de ce " faux Captain", du gag sur le coordinateur d'intimité, sur Paul Rudd, du featuring de Cavill et involontairement de B. Lively, ainsi que l'easter egg sur les boîtes de pizza, pour ne citer qu'eux, qui sont quelques clins d'oeil absolument brillants parmi une foison d'autres. Deux heures de rires à gorge déployée, un rien moins parodiques sans doute que dans les épisodes précédents, mais vu que tout avait été dit auparavant, l'orientation prise par l'humour est vraiment bien sentie. Et la fanbase aura enfin droit au plaisir de contempler le fameux costume de celui que l'on nommait alors, en France, Serval (les aficionados de la première heure comprendont...) et d'entendre des références particulièrement pointues. Soyons honnètes : les combats -ceux dans la "voiture nippone" et contre les aléas- avec leur dose graphique de violence gore CGI demeurent sympatoches et fun de chez fun.
Ceci dit : ceux qui n'auront pas été sensibles à l'humour risque de passer un sale moment...
On regrettera, enfin, une Nova sacrifiée sur l'autel de la comédie et d'un scénario qui se fiche éperdument d'elle : elle aurait dû être un antagoniste véritable, pendant à l'humour ambiant du film. Elle ne fait même pas illusion... Pas plus que ce Alioth issu lui aussi de la série dérivée, entraperçu et ridicule.
NOTE : 10-11 / 20