Bien sûr, on pourrait avoir de vilains préjugés
avant de pénétrer dans la salle : une séquelle,
avec plus d'action, plus de gags, plus de super-héros,
un bigger super-méchant et... deux fois plus de $$$ ?
Mais le premier quart d'heure (et ce dès la 1ère
image, qui ne cède en rien à la facilité)
les balaie en un coup de vent et une déferlante de gags
qui tiennent au corps et à l'esprit. Alors -et ce sera
le second préjugé- le film peut-il vraiment maintenir
ce rythme effréné et délirentiel durant
2 heures ?!? Après ces quelques considérations,
mettons-nous d'accord tout de suite (même si la note ci-après
me trahit grandement) : le film n'est pas exempt de défauts.
De menus passages à "vide", plus pesants mais
courts, une réalisation qui est parfois un peu à
la traine sur son sujet, un scénario prétexte
mais qui a le mérite de se tortiller dans tous les sens,
de tenir la route au final et de saisir tout cette frénésie
de gags parfaitement. Et puis Cable possède de beaux
atouts dramatiques.
Pour le reste je suis absolument conquis, autant séduit
- pour ne pas dire encore plus- qu'à la vision du premier
opus. Tout d'abord parce que le film relève tous les
challenges cités en début de critique : à
savoir maintenir le taux de fraîcheur du projet à
son plus haut niveau, quand d'autres suites égarent en
route cette saveur ; et jouer avec cet incroyable espace de
créativité qui était joyeusement énoncé
par le premier tome. Ce sera donc une séquelle qui tombe
dans la surenchère évidente et bienfaisante puisque
le festival de gags fait pleinement mouche et que l'on sent
que le budget qui leur est alloué permet à ses
auteurs de se lâcher complètement et d'aller au
bout de chacune de leurs idées. Et il est difficile de
faire la fine bouche face à ces piques d'humour XXL qui
devraient satisfaire tous les goûts : car nous sommes
très souvent proche de la satire, avec d'un côté
un coup de crayon bien noir et sans limite "morale",
d'un autre une giclée définitivement et plaisamment
gore, totalement cartonesque et donc en parfaite cohésion
avec son sujet (merci la technologie) ; et au milieu de tous
ça le même goût pour la parodie qui avait
fait de Deadpool un projet tout autant
réussi qu'original, une somptueuse façon de déconstruire
le mythe trop sérieux du super-héros, le dépoussiérer
intelligement à grand coup de clins d'oeil, de politiquement
incorrect, d'auto-dérision et d'humour résolument
décalé. Avec à la clé son lot de
scènes anthologiques qui n'ont pas finit de tourner dans
nos têtes : le désopilant premier quart d'heure,
la 1ere mission hilarante de la X-Force ou encore l'attaque
du convoi et sa révélation (The bad guy !). Et
sans oublier des séquences post-génériques
qui vous retournent la tête !!!
Un simple exemple de l'intelligence absolue -pour qui en douterait-
de ce comic-man : l'adjonction à la X-Force d'une super-héroïne
aussi déconcertante qu'ultime, aux pouvoirs absolus,
qui renvoie tous ces héros et autres demi-dieux à
leur pitotable destin, puisque l'on ne peut rien contre elle
; elle devient ainsi et en quelque sorte le miroir de leur puissance
infaillible et par là même désastreuse,
pour ne pas dire rebutante (même si celle-ci vacille dans
les derniers films du MCU...).
Impossible pour ma part de résister à cette bonne
dose de rire (pas que) gras qui match la majeure partie du temps
: car preuve est faite ici que sortir une suite encore plus
drôle, encore plus folle, encore plus libre que le film
original est affaire de bonne volonté et de talent. Surtout
le talent.
NOTE : 15-16 / 20