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Les crimes du futur
Budget = - M$
BOX OFFICE France = 771 / 9 301 - 53 000 - (109 000) entrées
BOX OFFICE USA = 1,1 / (2,5) M$
BOX OFFICE Monde = (3,4) M$
 

Scène 1 (Une maison en décrépitude, en bord de mer - Extérieur / Intérieur jour) : un enfant mange une poubelle ; sa mère le tue.
Dans Les crimes du futur on nous présente des créatures qui nous rappellent l'univers d'Existenz ou celui du Festin nu. D'ailleurs Cronenberg évoque la modification des corps (vue également dans Crash) et revient aux sources : l'être humain n'a pas d'âme et n'est constitué que de chair, de sang et d'os. Et de plaisir charnel. On retrouve tous ses codes, scénaristiques et visuels, notamment les organisations obscures et borderlines tel ce bureau d'enregistrement des organes, ou encore ses corps transpercés, mutilés, modifiés pour accueillir et devenir "technologie" (vu depuis la fameuse scène de Videodrome). Modifiés pour le plaisir, l'art du spectacle, ce mélange poisseux et humide de sexe et de sang (Crash). D'ailleurs il est intéressant de noter que le héros est surnommé "Soul dancer" : soit l'exact contraire de la morale cronenbergienne du film, puisqu'il ne s'agit, ici, que de la danse des corps et des organes.
On retrouve visuellement cette photographie typique, couleur chair putréfiée, cette puissante musique glaçante de son binome Howard Shore, pour un show à la fois immonde, fascinant et extrêmement profond : nos corps étant de plus en plus soumis à la transformation, depuis de létigitimes greffes jusqu'à la chirurgie métamorphosant nos faciès pour le simple plaisir pseudo esthétisant. L'éternel débat de l'homme se prenant pour Dieu et modifiant sa création selon sa propre volonté ; et débouchant sur la question suivante, induite par l'intrigue sur la nutrition : quand cesse-t-on d'être humain pour se rapprocher inexorablement de la vulgaire machine manufacturée ?
Cronenberg s'autocite afin de mieux créer quelque chose de nouveau, un discours ultramoderne avec de nouvelles et originales implications. Même s'il s'avère toujours un peu âpre -mais cela sert son propos-, conceptuellement très proche de Crash (le sexe et, cette fois, l'absence de douleur), mélangé avec l'idée d'un art nouveau, le film est tangible, créatif, tour à tour perturbant, provoquant, répugnant mais toujours finement ciselé ; le genre d'oeuvre qui ne vous lâche pas et vous laisse dans un état second.

NOTE : 15-16 / 20

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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