En voilà un film qui m'a immédiatement enchanté
; visuellement parlant. Ici on nous fait grandement comprendre
que la magie rend le monde plus grand que ce que l'on en voit,
plus animé également : et les images rendent plainement
hommage à cet univers de façon divine. Les créatures
sont issues d'une imagination sans borne, le (s) monde (s) dans
lequel / lesquels on nous plonge y est infini, les événements
narrés nous emporte loin, bien loin. Et j'ajouterais
que les FX sont singulièrement prodigieux (les obscurus,
les voiles sombres, les mers,...) et, à mon avis, ils
devraient restés dans les mémoires, plutôt
qu'être véritablement "indémodables".
Mais l'incontestable qualité visuelle du film, celle
qui m'a sauté aux yeux, c'est le travail de réalisation
de D. Yates : non plus seulement communicatif comme dans le
1er épisode, le réalisateur se fait élégant,
fin, jusque dans la diversité de la mise en scène
des dialogues, et il emporte rapidement notre adhésion.
C'est sur le fond que je suis franchement moins emballé,
puisque le film va quasiment se résumer en une longue
poursuite sur une voie unique : la recherche de toutes parts,
et à des fins différentes et opposées,
de Croyance. Et c'est un peu maigrichon à la vue de ce
que la première partie nous avait promis.
Il manque sérieusement à ces Animaux une
intrigue secondaire solide pour épaissir tout ça,
autre chose que de simples histoires parallèles / flash
back moins fondamentaux ; même si ceux-ci vont conserver
toute leur importance dans la mesure où ils épaississent
conséquemment tous les personnages, point fort et essentiel
du scénario. Ce même scénario aurait nécessité
d'approfondir sérieusement le développement des
ambitions fascinantes de Grindelwald, son idéologie séduisante
et résonnante à propos des Sang pur, son rôle
de leader charismatique mais dangereux, son statut de suprématiste
ensorcellant qui auraient dû emmener le film sur un terrain
beaucoup plus politique ; en tous les cas vers quelque chose
qui justifie le titre de ce film. Peut-être une présence
(une intrigue) plus manifeste dans le monde des Moldus ? En
tous les cas il ne prolonge pas correctement la thématique
mise en place dans le 1er film et se disperse inutilement. Car
il faut bien avouer que la dernière partie est tellement
plus intense, plus dramatique et palpitante, laissant entrapercevoir
une oeuvre bien plus imposante.
Oui : ce scénario manque de finesse et de profondeur,
un peu à l'image de cette love story malheureuse, et
c'est ce qui empêche le film de s'élever au niveau
du 1er tome.
NOTE : 13-14 / 20