Le même univers, mais pas le même film.
Le fait que les personnages principaux soient des adultes permet
déjà au métrage de prendre une toute autre
dimension, mais le récit n'est pas en reste avec ses
multiples possibilités de lecture. Je ne suis pas un
fan absolu de l'univers "Harry Potter", mais je trouve
que ces Animaux fantastiques partent dans une
tout autre direction, plus mâture (les relations entre
moldus et sorciers) ; Potter se contentait d'une intrigue principale
et était axé sur la mise au goût du jour
de diverses légendes.
Car, avant de causer technique, il convient de bien étudier
les différentes forces en présence dans ce film
: Les humains vivants paisiblement dans l'ignorance d'un groupe
méconnu, les sorciers, société secrète
et d'apparence dangereuse pour la paix, les extrêmistes
de tout bord (certains sorciers, effectivement dangereux, et
appelés dans le film "fanatiques", ainsi que
certains humains sectaires et haineux). A cela s'ajoute les
politiques dont les tendances peuvent basculer à tout
moment et selon les évènements. Bon : on est chez
Harry, on ne va pas faire de politique, mais ce registre de
lecture n'est certainement pas innocent. Il permet d'élèver
le film à un niveau où l'étude sociétale,
toute fictive soit elle, donne des assises suffisamment solides
pour narrer ces aventures, quant à elles, plus innocentes.
Et pour le reste l'oeuvre est tout aussi consistante, parfait
prolongement d'un univers désormais mondialement connu.
Plusieurs strates d'intrigues permettent non seulement de garder
notre intérêt entier, mais également de
se perdre dans quelques méandres scénaristiques
(les alliances, la politiques des sorciers, la protection des
espèces, la créature principale absolument originale,
le twist..etc). Les personnages sont assez multiples pour donner
une vraie épaisseur narrative au récit. Visuellement
on aurait également tort de faire la fine bouche : il
y a une somptueuse reconstitution (numérique) d'époque
et une foultitude de détails qui nous permettent de plonger
corps et âme dans ce monde bigarré. Les effets
sont superbes (mention spéciale à Gnarlack, interprété
par le non moins génial R. Perlman), les créatures
élèvent notre niveau de ravissement et le monde
de la valise dépasse les mots tant il semble être
le condensé d'un véritable rêve de gamin.
Le tout est parfaitement emballé par un D. Yates inspiré
et vraiment enjoué, communicatif quant à sa joie
de retrouver ce petit monde. Un ton au-dessus des derniers Potter
vous dis-je.
NOTE : 15-16 / 20