Choquer avec des images inutilement crues et faciles plutôt
qu'avec des idées... Le thème de la géméllité
a déjà été traité de façon
très convaincante au cinéma (Soeurs
de sang ou encore Faux-semblant),
et il faut bien dire que cette fois les défauts de l'oeuvre
l'emportent largement sur ses qualités. S'il s'agit d'un
beau travail de réalisation où l'auteur parait
s'amuser intelligemment avec sa caméra, si l'on retrouve
les personnages très particuliers qui façonnent
l'univers d'Ozon, si l'on est effectivement dans une ambiance
poisseuse et une intrigue qui se met doucement en place pour
mieux rebondir (où est la place du mensonge ? De la folie
? Les questionnements sur les jumeaux ?) ; si l'oeuvre est une
fantasmagorie sur la duplicité, notamment celle de l'homme
(l'amant aimant et l'amant sexué), les limites du scénario
sont très vite atteintes. Car de toutes évidences
le réalisateur s'intéresse plus à ses images
de sexe qu'à ses idées pourtant ambitieuses :
et on sombre vite dans un film qui passe à côté
de son sujet à trop vouloir racoler, choquer pour choquer
en cette époque où le sexe est pourtant en consultation
libre sur internet. Il apparait particulièrement ridicule
à vouloir repousser les limites... du bon goût.
Car tout cela, et justement en regard de la fin, repousse pour
ainsi dire l'intrigue, la met quasiment au second plan ; d'ailleurs
la révélation sur l'histoire des jumeaux semble
faite de bric et de broc. Mais le coup de grâce provient
de ce final WTF, profondément râté, très
décevant car mal orchestré et peinant à
mettre en exergue tout ce que l'on a appris dans le film. L'oeuvre
se mord la queue et finit en eau de boudin alors qu'elle aurait
pu devenir un véritable cauchemar, avec une double lecture
et une vraie envie de la revoir avec les nouvelles clefs données
par la conclusion. C'est un thriller psychologique avec plein
d'idées mal agencées, cédant à la
facilité et, qui plus est, possédant une vision
dégradante, rabaissante de la femme (simple objet sexuel
dont le corps est montré intégralement et sans
pudeur, a contrario de celui de l'homme).
Message au CSA : j'ai noté une erreur sur cette oeuvre
: vous avez interverti avec la classification de Saw
3...
NOTE : 5 / 20