Voilà un film sombre et
viscéral comme sait si bien les faire Cronenberg. Sauf
qu'ici il s’agit de De Palma au sommet de son art. Tout
le travail du réalisateur a été de retranscrire
cette atmosphère moite, d’en faire une œuvre
chirurgicale aux couleurs grisâtres, intérieures,
granuleuses. Rien à redire de ce coté, l’ambiance
est assurée.
Côté scénario on y retrouve des éléments
clés de l'oeuvre du maestro ; Le voyeurisme poussé
à son paroxysme. Un Body double assez complexe. Des personnages
qui vous hanteront longtemps après la vision du film :
notamment un ex-mari jaloux, médecin ambigu et inquiétant,
son ex-femme à la cicatrice étrange. Et la voix
d'une mystérieuse femme. Ce petit monda va se retrouver
au coeur d'un meurtre et de l'enquête d'une journaliste
qui y a assisté depuis son appartement. Voilà un
cocktail original et un hommage assez pervers à Fenêtre
sur cour.
Le film développe malignement les seconds rôles,
notamment celui de l'enquêtrice : Elle plonge dans un cauchemar
en devenant l'héroïne suite à un formidable
twist (?!) où le voyeurisme est à son comble, dans
un absolu physiologique. Sublime séquence que celle des
flash back où réel et passé supposé
se mêle effroyablement à une certaine fascination
pour les anomalies de la nature, les troubles psychologiques intenses.
Comme je le disais la réalisation y est inspirée,
usant de tous les tics du maître (les célébrissime
split screens), dans une mise en scène à la sauvagerie
qui nous emporte jusqu'au tout derniers moments. Impressionnant.
Ce film fait partie d’un genre, de ceux qui frappe l’inconscient,
une inprobable mixture entre folie (merci les acteurs), onirisme,
horreur et épouvante. Impalpable.
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