Les français attendent-ils le bâteau pour les Caraïbes ? Le 5ème plus gros démarrage de Superman returns mercredi dernier laissait espérer un film -au minimum !- millionnaire : son décollage hebdomadaire à la 8ème position de l'année laisse entendre que le super-héros n'a pas meilleur public qu'aux USA. A copies plus ou moins égales, Clark enregistre 350 000 spectateurs de moins que le bide avéré de Mission : impossible 3 (moins de 2 millions d'agents au final) alors que Tom avait débuter près de 20 % plus bas sur Paname... d'où les prévisions éronnées ! Voilà donc une très grosse déception pour le réalisateur Bryan Singer -après un passage à l'ennemi !- qui n'atteint même pas la première semaine de ses X-men, premiers du nom (858 000 entrées) ? L'écurie concurrente de Marvel efface pourtant l'ardoise de son récent Batman begins, crédité de 453 000 hommes de la nuit en 7 jours (1,5 sur sa carrière) et effectue le plus gros démarrage de son histoire cinématographique française (qui attend Wonder woman et Flash ?). Superman returns = 1,8 millions de tickets ? Il est intéressant de noter que cette nouvelle version ne devrait pas, de toutes façons, égaler son prestigieux modèle, Superman de Richard Donner (2,6 millions médusés) ; les fans y sont allées mercredi, voilà tout. Glissant logiquement d'une petite place, Nos voisins les hommes ne pourra pas bénéficier du petit coup de pouce louable de la fête du ciné, le 14 juillet ne poussant pas les gens dans les salles (!), celui là même qui avait permis à Cars de grimper de 14 % et de permettre de lancer un bouche-à-oreille positif ; les plus de 3,2 millions de spectateurs réunis devant Madagascar ne seront définitivement qu'une utopie, puisque ce dernier perdait 28 % de ses fans en seconde semaine. Va pour un petit million... dur, dur d'être un cartoon ! "Seulement" troisième de ce nouveau top, avec un score plus à la mesure de ses copies que de son démarrage, Vol 93 (P. Greengrass) ne pouvait pas se faire beaucoup remarquer malgré une sortie moins tardive que World Trade Center (O. Stone). Le réalisateur ne pouvait espérer faire aussi bien que les 480 000 amnésiques de La mort dans la peau mais c'est très largement au-delà de son pourtant chef-d'oeuvre perso -sur un thème assez similaire- Bloody sunday, alors absent du Top 20.
Cars, écarté du tiercé de tête, court toujours après ses 2 millions de conducteurs, il atteint en 5 semaines quasiment le même nombre de spectateurs que Bambi 2 en début d'année et sur la même période ; ce dernier ayant chuté après les vacances, les belles carrosseries devraient avoir pas mal de marge pour le griller au poteau. Dance with me a dorénavent tout d'un film estival qui grignotent les miettes laissées par les blockbusters... Le film ne bénéficiant ni de week-end prolongé -enfin presque- (Alive), ni de billets réduits (Honey), ni d'un bon bouche-à-oreille (Streetdancers : - 21 % en seconde semaine). Nos jours heureux résiste toujours très bien au trop-plein de films (le plus gros succès de ses auteurs), encore loin d'un éventuel million de vacanciers, mais il est le seul film francophone régnant parmi les 6 premiers longs du top. A son image, mais en mieux, La maison du bonheur attend patiemment son millionnième invité, alors on se disait que les frenchies allaient profiter de l'été pour poursuivre une année quasiment parfaite... et bien non : La jungle se rétame méchamment et n'a pu compter que sur ses copies pour dépasser les 50 000 entrées (3 fois moins que Vol 93 sur le même parc ; on mesure déjà mieux les dégats)... L'été dans les salles, c'est pire que la canicule pour les distributeurs locaux ! On avait enterré Slevin un peu vite ? C'est lui qui sonne le glas pour Scary movie (Zucker), ce dernier lâchant 4 rangs, un max de rigolos et ne devrait plus tenir longtemps le haut de l'affiche estivale.
Glissement de top pour La colline a des yeux (Alexandre Aja) qui lâche 4 rangs dans la douleur, Volver (Almodovar) qui n'est plus qu'à une coudée du double million après 8 semaines dans le Top 10 (plus petite chute hebdo), et, surtout, de Terreur sur la ligne (West) qui perd 10 places et prouve que les petits "horror movies" de l'été ne trouveront pas preneurs ici (je vous démontre celà dans quelques lignes... suivez le guide !).
Suite des hostilités avec un Le voyage en Arménie (Guédigian) qui nage plutôt bien en eaux troubles : chaque semaine il perd une position, ce qui fait 2 places de perdues depuis sa sortie pour 6 nouveaux films qui lui sont passés devant ! L'unsuccessful Mon père est ingénieur est à moitié oublié. Autre perf' de fond de classement : celle du vieillot Da Vinci code (Ron Howard), qui enterre l'indépendant Paris je t'aime en lui grillant la politesse (Leo gagne une place quand Paris en égare 4... dingue ce film, même après 9 semaines d'exploitation !). La seconde semaine de Qui m'aime me suive (Benoit Cohen) est aussi anodine et tristounette que sa première. Alors on passe directement au 2 dernières nouveautés : d'un côté le tout auréolé de succès aux USA (toutes proportions gardées : le film a rapporté 7 M$...), sortie par chez nous sur une poignée de copies, Les Berkman se séparent, qui bénéficie d'une moyenne / copie du tonnerre (près de 2 fois supérieur au tocard qui suit...) ; de l'autre Stay alive, et son statut de "film d'horreur de la semaine", qui ne sauvera pas l'honneur de la série B horrifique : Reeker ramenait 58 000 fans, Isolation 24 000 et Terreur sur la ligne (grosse série B) 50 000 ; de pire en pire... Marie-Antoinette (Sofia Coppola) se trouve apparemment bien sur le poste de sa 19ème place. Vas-y la Marie ! On est triste de ne point rencontrer dans notre périple un certain Le secret de Kelly Anne (P. Cattaneo)...
Bon vent à La rupture (J. Aniston), Poseidon (W. Petersen), X-men : l'affrontement final (Brett Ratner), Camping (Fabien Onteniente) et Tournage dans un jardin anglais de Winterbottom.
La part de marché des films français sur le top 20 est de 16,99 % (- 6 points).