Cette fois, la mission sera impossible, désespérée et foirée... On avait déjà quelques doutes la semaine dernière. Non : Mission : impossible 3, toujours avec Tom Cruise, ne confirmera pas la fidélité de ses fans acquise lors du passage entre le 2ème et 3ème épisode. Non : ce dernier ne grimpe pas sur la plus haute marche du podium ; un revers cuisant pour le plus bankable des scientologues, habitué au leadership. Ce 5ème plus gros démarrage de l'année, en France, a le même goût de sortie ratée qu'aux USA... mais en pire ! Rappelons que sur Paris, M : I : 3 partait moins bien que OSS 117 ; mais avec 2 fois plus d'écrans et le bénéfice du week-end de 3 jours, la différence s'est jouée. On ne peut que craindre pour sa seconde semaine qui promet encore de belles surprises (Camping gardant son leadership ? Un tout petit nouveau en tête ? Un retour au sommet ?) et ne parlons pas de sa carrière future, à mille lieues de M : I : 1 (4,097 millions de téléphiles) et de M : I : 2 (4,120), soit un 2 millions de pseudos-fidéles déçus sonnant le glas d'un opus 4. Mais ne vous y trompez pas : l'évènement ne nous vient pas du N° 2 de la semaine, mais bien du fameux Camping (de Fabien Onteniente avec Lanvin, Seigner, Dubosc), campé sur sa pôle position. Il récupère la plus petite chute du Top 10, s'en sort plutôt bien pour un blockbuster, le bouche-à-oreille semblant jouer en sa faveur ; les 4,5 millions de campeurs estimés en fonction de ses deux premières semaines ne paraissent absolument pas délirant ! L'âge de glace 2 (C. Saldanha) se hisse au-dessus des 6 millions de petits, moyens et grands spectateurs, soit -approximativement- à un gros quart de million de spectateurs d'une gloire déjà dûe.
Les chutes de ses petits camarades étant ce qu'elles sont, le Quatre étoiles de Christian Vincent (Isabelle caré, José Garcia, François Cluzet) en profite un maximum, avec des scores presque surprenants, venant confirmer la santé de fer du cinéma local : avec si peu de copies, on peut affirmer que l'on tient un autre hit. Son budget réclamant un million d'étoiles pour s'assumer et briller de mille feux, se plaçant bien au-dessus de son dernier film, Les enfants (96 000 places en 7 jours), on attend impatiemment le verdict des spectateurs dès la semaine prochaine. Pour sa part, OSS 117 (M. Hazanavicius) n'accuse pas trop le choc de deux nouveaux concurrents en lice ; seconde plus faible chute de la première moitié du classement, on voit mal commet cet épisode pourrait échapper à la sanction du double million et ne pas devenir le 4ème succès de cette série au 7 films, juste derrière le moyen Atout coeur a Tokyo pour OSS 117. Un succès sans conteste. Le verdict concernant Silent Hill de C. Gans est définitivement tombé : le rejet est effectif, il devient l'un des plus gros perdant hebdomadaire, et le film (40 M€) ne devra son salut qu'à ses ventes internationales ; dommage, il méritait un accueil moins glacial de la part des fans de cinéma horrifique français. Seconde longue saga du b-o, Astérix et ses dernières aventures, Astérix et les vikings, continue une route assez pénible qui pourrait le mener vers le statut guère flatteur de 6ème plus gros succès de la série (sur 8 films...) devant Astérix et le coup du menhir (1,442 millions de gaulois) ; mais on n'en est pas encore là et c'est bien triste pour l'épisode le plus coûteux de tous. Loin de la Gaule et des romains, Antartica n'aura fait que de la figuration grâce à un distributeur chargé en copies. La doublure, de Francis veber, s'approche des 3 millions d'un petit Pignon alors que Inside man (Spike Lee) franchit enfin le cap du million, première pour un réalisateur pourtant excellent.
Je continuerais à verser de chaudes larmes sur le pauvre V pour Vendetta (avec Nathalie Portman et Hugo Weaving), incompris du public français, qui ne connaitra ici qu'un succès d'estime inférieur à son pourtant petit impact américain. Jean-Philippe (Laurent Tuel) dit un dernier adieu au Top 10... avec bruit : tout simplement le plus beau gadin du top (- 7 positions) !
Le C.R.A.Z.Y. canadien de Jean-Marc Vallée se glisse tout près des dix plus forts, profitant lui aussi de la morosité ambiante mais n'étant pas forcément promis à un avenir plus radieux que celà ; quoiqu'avec peu de sorties alentours et des chutes ridicules, il peut faire des miracles. Mais faut y croire. Aux miracles. Sexy movie confirme sa sortie lamentable en s'effondrant en poussière (5 pâtées plus bas, le sable n'a pas bien pris) alors que, pour son "grand" retour sur les écrans de cinéma français, Tobe Hooper (le dernier s'était Massacre à la tronçonneuse 2 en 1986, non ?) prouve que les spectateurs peuvent, si ce n'est se passer de lui, voir ses films directement en vidéo ou en DVD. The wild joue les films pour enfants en fin de carrière (une place de perdue avec 3 nouveautés au-dessus de sa tête), Les brigades du tigre, de Cornuau, gardera le titre de "gros film français des vacances de Pâques qui s'est planté" (- 4 positions alors que le distrib' y croit encore à fond ; à fond de quoi ?). Pendant ce temps, dans un autre fond, Les filles du botanistes, film de Dai Sijie, et Transamerica, prouvent qu'il peuvent encore faire une petite carrière avec quelques copies de plus, et se livrer un combat chiffré aussi inutile que beau ; avantage pour les filles, par les scores et par la moyenne / copie, mais sursaut d'orgueil du mec qui ne lâche que 3 rangs contre 5 et qui s'octroie la plus petite perte de spectateurs. La seconde plus petite perte nous vient de Klimt (Raoul Ruiz), qui, à sa manière, nous fait des adieux larmoyants.
Plus d'nouvelles de Enfermés dehors d'Albert Dupontel, d'un Un ami parfait (de F. Girot qui encaisse un bide homérique), de The secret life of words (Isabelle Coixet) et, enfin, de La planète blanche.
La part de marché des films français sur le top 20 est de 55,1 % (- 13,5 points). Sur l'année on atteint le chiffres allucinant de 48 %, soit 4 points de plus que l'an passé (il me faut remonter à 2002 pour retrouver un plus gros chiffre à la même époque) et de quoi se mettre un peu à l'abri avant l'été ; les français craignant la canicule américaine, c'est bien connu !