Gueule de bois d'un lendemain de fête. Madagascar (d'Eric Darnell, auteur de Fourmiz) est donc en tête...? Si je ne savais pas que la Fête du cinéma avait eu lieu (avec des résultats dignes de la chaleur ambiante : médiocres) je vous dirais que les scores du film, sans concurrent véritable, sont assez maigres compte tenu du fait qu'il est produit par Dreamwork qui nous avait balancé, il y a tout juste 1 an, un certain Shrek 2 qui avait réalisé 2,258 millions d'entrées ! C'était alors l'époque de... la Fête du cinéma... Inutile de vous dire que ces résultats sont extrèmement décevant dans ce contexte et qu'il faudra au film l'aide des vacances pour attirer les jeunes spectateurs et faire, comme au USA, une carrière longue et on ne peut plus favorable. Les poupées russes (Klapisch) devient le 8ème film français (sur 22...) à entrer dans le top des millionnaires ; par contre le film ne profite quasiment pas de la fiesta (+ 8 %, rien comparé à d'autres...) et, comme je l'avais prévu, joue le rôle du blockbuster et risque de s'effondrer assez vite. Contrairement à mes collègues webo-cinéphiles j'ai du mal à croire qu'il dépassera les scores de L'auberge espagnole qui avait attiré près de de 3 millions de spectateur. Son concurrent de la semaine passé redresse un peu la tête ; Batman begins (Christopher Nolan) progresse bien mieux et gagne un petit quart de fans durant se long week-end, ce qui porte son total à plus d'un million. Le voilà qui se rapproche des scores de ses précédents opus : Batman, le défi (1,239 million), Batman et Robin (1,361) et Batman forever (1,6) ; il dépassera sûrement les 2 premiers stades mais n'ira guère plus haut. Il se classe parmi les millionnaires mais prouve que cette année les films hollywoodiens ne sont pas à la... fête.
La première joie de la seconde nouveauté du top 10 s'est d'être passé devant SW 3... Sa mère ou moi (Lopez / Fonda) fait une petite sortie (il se rétamera dans 7 jours...) mais permet au réalisateur, Robert Luketic, de connaitre un semblant de premier succès en France (seconde et dernière joie) ; sa Revanche d'une blonde plafonnait à 121 000 curieux (à peine 350 000 au total) alors que son dernier film, Rendez-vous avec une star n'avait même pas connu les joies du top 20. Très certainement à bout de souffle après une carrière haute en couleur, Lucas et Star wars épisode III : la revanche des Sith ne grimpe que de 5 %, soit un bien maigre butin mais les honneurs d'une 83ème place dans le top 100 historique. And the winner is... Sin city (Robert Rodriguez) qui, après avoir lâché une bonne moitié de spectateurs, double ses entrées en 7 jours et passe le million de fauteuils ; un succès. Amityville, quant à lui, ne tiendra apparemment pas toutes ses promesses : pourtant bien aidé par les festivités : il ne fait guère mieux qu'un remake comme L'armée des morts (194 000 en première semaine) mais reste une bonne tête au dessus de Massacre à la tronçonneuse (139 000). S'ensuivent 3 merveilleux profiteurs : L'interprète (Sidney Pollack) et Baby sittor grimpe d'un peu plus de 60 % mais devrait s'étaler dès la semaine prochaine d'à peu près autant si ce n'est plus (on prend les paris ?) alors que le tonique Stephen Show et son Crazy kung-fu s'envole de près de 80 % ; son sort rejoindra celui de ces deux autres camarades...
Travaux de Brigitte Rouan (Post coïtum animal triste en 97) augmente ses entrées dans une juste moyenne... mais lâche 4 places, Sahara, avec M. McConaughey, S. Zahn, P. Cruz et L. Wilson en est à 7 marches (on oublie les gains de spectateurs dans ce cas-là) et Papa, de Maurice Barthélémy, qui gagne, quant à lui, 50 % de spectateurs mais perd 6 rangs.
Ce sera certainement la dernière performance enregistrée par Brice de Nice, mais elle casse dur : des entrées multipliées par 3,5 (150 copies supplémentaires pour l'occasion...) et un gain de 1 place ; avant des chutes titanesques ? Et puis la valse des nouveautés commence : ce sera tout d'abord Douches froides, un drame français qui avait l'avantage du nombre de salles, puis My summer of love de Pawel Pawlikovsky (Transit palace) un drame anglo-saxon, Le démon de midi, une comédie française au lourd budget et dont l'échec fait rage. Tiendront-ils la distance la semaine prochaine ? Profiteront-ils de leur jeunesse dans le top 20 ? Un vieux film veint s'insérer au beau milieu, 7 places plus bas que la semaine passée : La maison de cire, remake du film L'homme au masque de cire (A. De Toth). Et c'est au tour du documentaire germano-cubain Musica cubana, fort de 70 copies, de faire une petite apparition en guest ; rien de bouleversant. Hors-mis ce florilège de nouveautés tout azimuth, la grosse surprise de la semaine nous vient du décidément surprenant Otage (Siri) qui a le loisir et le privilège d'enterrer des films comme le gigantesque Kingdom of heaven (Ridley Scott), des ex-surprise tel que The world de Jia Zhang Ke, ou des cartons du nom de Mon petit doigt m'a dit de Christian Vincent ou Va, vis et deviens. Bruce Willis conserve chèrement sa 20ème position, passe les 700 000 fauteuils et double ses ventes de tickets.
Les films sus-cités sont accompagnés dans leur descente par Dirty shame ( John Waters), Torremolinos 73... et même Le cauchemar de Darwin.
La part de marché des films français sur le top 20 est de 24,1 %. Celle-ci aura encore une semaine de répit avant l'arrivée des Spielberg et autre "Fantastiques"...