Tout débute par une introduction des
plus classiques, limite ringarde puisque cousue de fil blanc
et loin de l'éclat de la scène de l'épisode
précédent ; mais elle apporte la thématique
qui va traverser le film. Et ce sera pourtant là mon
principal regret : que McQuarrie -scénariste- n'aille
pas au bout de son idée...
Si cet opus 6 est aussi bon que Rogue nation
c'est que l'on sent une certaine alchimie positive dans l'équipe
: la réalisation est un somptueux travail tout en profondeur
de champ (même lors des scènes posées et
plus simples), de l'action filmée avec une lisibilité
maximum et des plans que l'on a pas forcément coutume
de voir dans des blockbusters hollywoodiens (le traveling sous
la haie d'arbres). On y retrouve les codes de M : I : les gadgets
improbables et forcément hyper excitants, son lot de
cascades parfaitement millimètrées et suffisamment
percutantes pour que l'on s'accroche à son siège,
une intrigue classique qui se met doucement en place mais rebondit
souvent -parfois trop artificiellement mais en respectant une
certaine logique (Hunt avait déjà muté
dans la droite lignée de son confrère 007 dans
RN). Le scénario est solide et parfaitement
claire, c'est un "spy movie" très bien composé
de trahisons multiples, de surprises efficaces, de jolis faux
semblants et d'un suspens attendu mais redoutable car ingénieuseusement
chronométré.
Alors il me reste à évoquer quelques déceptions
: le film paraissait se lancer dans un discours où triomphait
la moralité implacable de E. Hunt sur toute organisation
humaine, qu'elle soit gouvernementale ou terroriste... mais
le sujet était sans doute trop osé et casse-gueule...
Sur le fond et la forme M:I 6 reste toutefois
d'un grand classicisme derrière ses ruades scénaristiques
: finalement Hunt doit (encore) éviter une catastrophe
nucléaire et derrière cela ça ronronne
un peu. Entre moults sauvetages in extremis et trop souvent
douteux (le retour de la girlftiend, Walker qui déboule
dans l'antre de la veuve sans bracelet de contrôle, l'exfiltrage
de Hunt dans Paris qui est franchement grossier,...etc), bombes
prêtes à exploser, à la seconde prêt
(même si clin d'oeil il y a) et engins qui stoppent pile
poil au bord du précipice.
On va tout de même pas se plaindre : on en prend plein
les yeux, on en a pour notre argent et H. Cavill sort enfin
de ses gonds.