Moderniser la fameuse et fabuleuse série TV de mon /
notre enfance.
J'avais besoin d'une nouvelle vision de ce qui reste un film
correct dans la filmo d'un auteur capable de tellement mieux.
D'ailleurs une bonne partie de l'équipe du maestro se
retrouve derrière la caméra, monteur, directeur
photo et scénariste, mais sans parvenir à sortir
la tête de cette grosse machinerie hollywoodienne. Assis
sur une base scénaristique classique, bien que triturée
puisque jouant au jeu du 'Qui est le méchant, qui est
le gentil", on retrouve non sans déplaisir les gadgets
bondiens, les séquences un peu grosses (la fameuse et
totalement improbable scène du TGV) / les scènes
d'action -marque de fabrique de la série ciné-
propremement impressionnantes. On est bel et bien en présence
de l'un de ces actioners typiques des années 90, de ceux
qui commençaient à s'amuser comme des fous avec
les FX. Sur le fond, l'oeuvre sort la tête de l'eau lorsque
l'histoire tourne au vinaigre, basculant une ou deux fois (quand
à nous convaincre du rôle de Phelps après
plus de 100 épisodes de bons et loyaux services...) et
permettant au relai de se faire.
Il y a bien quelques éclats qui portent la signature
"De Palma" (une caméra suggestive, des plans
obliques,... et une séquence culte !), un montage et
des effets ingénieux, mais le monsieur semble lui aussi
écrasé par le poids de la production. De même
pour le génie de la BO (Danny Elfman) que l’on
avait l’habitude de reconnaître dès les 2
premières notes (Cf. Batman et les Simpsons).
MI demeurera sans doute l'un des films les
plus impersonnels, malgré quelques sursauts, blockbuster
qui reste fun, fidèle, classique, qui ne manque jamais
de rebondir même si le film s'étiole, l'appât
étant mince, l'histoire filant plus droit qu'il n'y parait
et s'auto-parodiant avec le recul (le système anti intrusion
de Langley).