Mais que vaut vraiment le plus gros succès chinois de
l'histoire, second film mondial en terme de recettes nationales
(Le réveil de
la Force = 936,7 M$ aux USA ; Wolf warrior 2 = 855 M$ en
Chine) ? On pourrait aisément se laisser embarquer par
l'une des toutes premières scènes du film, celle
du sauvetage du navire marchand par un seul et unique homme,
un peu maladroitement filmée en plan séquence,
avec ses scènes de kung fu sous-marines (sic !). Elle
a le mérite de nous faire oublier l'irregardable précédent
record du cinéma local (The
mermaid). Si le film n'est pas le pur navet attendu, c'est
un film d'action totalement décérébré
(la roquette stoppée par le sommier !!) et d'une violence
sans retenue aucune, parfaitement décomplexée
et détonnant dans un cinéma où la morale
fait office de censure. Morale ? Oui : car ici ce sont bel et
bien les méchants qui tuent à tout-va des centaines
d'innocents, chinois ou africains (et seront punis à
la fin). Même s'ils partagent quelque peu cette vision
pré-colonialiste que les autorités chinoises ont
de l'Afrique, El Dorado économique où l'on semble
pouvoir intervenir sans aval ; le scénario s'en défend
le temps d'un dialogue. Restons terre-à-terre, le film
n'a aucune prétention politique : ici les FX (principalement
les inévitables giclettes de sang façon "John
Wick") sont assez calamiteux, le scénario se bornant
à une suite de gun fight malaxée dans un semblant
d'histoire qui peine à convaincre, très souvent
gauche ; les premières séquences en flashback,
la vengeance dont on connait le terme dès le début
et qui est soumise au heureux hasard, la contagion vité
torchée et limite risible en forme de twist raté,
la love story naissante, les personnages secondaires parfois
oublié en route...etc. Un scénar miteux et branque,
jamais original (la mission sucide derrière les lignes
ennemis), un humour souvent moins neu-neu qu'à l'accoutumée,
des émotions avec de gros sabots, des scènes énaurmes
et un héroïsme démesuré (à
3 homme contre une armée) pour un film de série
B pataud mais que l'on suit en mode "off". Dire que
les très jeunes chinois ont du voir ce produit nationaliste
où l'on peut admirer un corps littéralement exploser
sous les chenilles d'un tank...