De quoi a-t-on peur en allant voir une seconde séquelle
?
Voilà la question à laquelle le duo Megaton /
Besson est parvenu à répondre : cette série
B avouée, mélange de Spilt second
(la bombe) et de Hitman (le héros rasé,
les règles du contrat que l'on brise, la fille), est
un "shoot em up" qui embrasse les règles du
genre (un héros stallonien, un être en danger,
des bad guys qui lui courent après, une mission, des
gunfights, des coups, des cascades et des explosions à
tout-va) mais qui va, à mon sens, au-delà de la
simple copie.
Car si l'histoire n'a rien de bouleversant -et n'a pas été
écrite pour bouleverser le 7ème art non plus-,
le scénario et le montage se mettent en quatre pour insufler
au film ce qu'il manque à nombre de suite : de l'attente,
des surprises, des questions ; bref de quoi tenir le spectateur
en haleine et éviter de le voir compter les minutes,
ennuyé par un récit qui va de A à Z et
semble réciter une leçon.
Mégaton a également réussi à imposer
sa griffe : sa réalisation très nerveuse est lisible
et permet à la pression de ne jamais retomber ; l'oeuvre
est même assez léchée visuellement. Autre
bon point : les scènes que l'on n'oublie pas et qui resteront
comme les meilleures de la saga : la pause-pipi, la cascade
entre les camions, le strip-tease et le gag savoureux sur J.
Lewis et D. Martin. Bien sûr la fin n'aura pas de quoi
nous renverser, on aurait aimé rester sur un twist de
malade où quelque chose de plus construit, plus à
l'image du reste du film, mais on est venu pour en prendre plein
la vue, et on ne regrette aucunement notre fric ; mieux encore
: on n'a pas été pris pour des spectateurs de
canapé, incapable d'apprécier autre chose qu'une
explosion plus puissante que la précédente.