Ca débute par un florilège de trailers parodiques
et hilarants qui font parfaitement mouche ; s'ensuit une critique
acide et virulente d'Hollywood, via tous les corps de ses métiers
et sa morale friquée.
Film dans le film où réalité vient s'insérer
/ rattraper la fiction, les références vont bon
train (parmi lesquelles Platoon
ou Apocalypse now)
alors que le tournage prend place dans le cadre de la fameuse
guerre du Vietnam. Tonnerre sous les tropiques
s'impose grâce à des dialogues savamment épicés,
des scènes placées sous le signe d'une frénésie
appuyée et passionnante, passant en revue tous les tics
et les tocs du star system avec délice, s'appuyant à
fond sur des personnalités typiques : l'acteur qui ne
sait plus qui il est, la star sur le retour, l'acteur camé,
le rappeur gay-friendly, l'auteur dépassé. Le
film va jusqu'au bout de son délire pour dénoncer
par le rire un petit monde de faux semblants et de gros mensonges
où tout un chacun s'y perd pour pouvoir gagner gros,
depuis les acteurs jusqu'à l'agent artistique, en passant
par l'artificier, le metteur en scène et même...
l'écrivain adapté sur grand écran !
Il faut dire que Tropic thunder est aidé
d'un casting absolument renversant : R. Downey en disciple extrémiste
de l'actor's studio, Cruise doublement méconnaissable
en producteur plus vrai que nature, Coogan en réalisateur
effacé, Nolte en vétéran louche ; même
Black, habitué à en faire des caisses, tape toujours
dans le mille.
Ravageur et captivant.