Gatsby le magnifique débute comme du
B. Luhrmann. : un tourbillon de lumière, de couleur,
de sons mixés anachroniquement, des mouvements de caméra
aussi amples que gratuits, des changements d'angle déraisonnés
et un montage cut. Ca pétille, ça fait briller
les yeux mais il suffit de voir comment sont filmés les
dialogues pour se rendre compte qu'il s'agit d'une réalisation
insensée ; Baz se met-il au diapason de son sujet : l'opulence
indécente et la débauche ? Trop facile. Non :
c'est un très beau texte pour un film explosif et conçu
pour notre seul plaisir auditif et visuel, un cocktail façon
"Moulin rouge" ampli de fastes. Le fond ? On nous
présente le monde de l'extrême richesse, celui
de l'illusion de bonheur, celui où le plus riche des
plus riches pense être à même de se "payer"
l'amour, seule chose qui lui manque. On assiste tout simplement
aux limites du rêve américain et peut-être
même à celui du captitalisme (les raisons du succès
du film ?). Gatsby débute et se termine comme un film
de B. Luhrmann et sa gratuité pourrait être assimilé
à son sujet si le réalisateur avait eu l'audace
de changer de regard sur la fin du film : une oeuvre exorbitante
qui colle à son thème, en remet même une
couche -rapport à l'original avec Redford- mais qui aurait
sincèrement mérité plus de réflexion
dans sa mise en scène débauchée. Di Caprio
y est extraordinaire et McGuire commence à se bonifier
avec l'âge.