Captives nous interpelle dès le départ
grâce à ses jeux de miroirs et son voyeurisme :
un clin d'oeil subtile aux oeuvres du grand Alfred. Le scénario
est également un atout majeur du film : ses aller-retour
brumeux dans le temps nous permettent de faire connaissance
avec les protagonistes, de mettre en place l'intrigue et, petit
à petit, d'éclaicir l'enquête ; le noeud
se dénoue doucement et finement, le format crée
à la fois le suspens et la surprise. Si Egoyan n'est
pas le plus grand des réalisateurs, son travail à
petit coups de pinceaux permet également au film de se
détacher de la moyenne des thrillers de ce genre (très
beau zoom avant lors de la scène pilier du film). Le
film traite d'un sujet extrêmement sensible (l'enlèvement
de jeunes enfants et la pédophilie) mais sous un angle
assez nouveau : le syndrome de Stockholm n'est pas très
loin. Un film tortueux, tordu et pervers qui se révèle
peu à peu comme étant dans la veine des Gone
girl et autre Millenium
(tient, tient... sans toutefois la maitrise visuelle d'un Fincher).
J'ai même trouvé que Reynolds était un acteur
moins déplorable qu'à l'accoutumée.