A l'extraordinaire beauté macabre et noire du générique
répond... Fincher revient vers les tueurs en série
qui ont fait sa renommée et s'approprie à merveille
le côté glaçant du roman d'origine. Ambiance,
ambiance.
Tout part d'une disparition, d'une enquête tardive ; d'une
double enquête en réalité. Celle d'un journaliste
dans la tourmente d'un procès et celle d'une pupille
d'état, punk et asociale.
Une photo grise / chair qui donne envie de toucher la pellicule,
une bande-son monstrueuse qui donne envie d'écouter le
film, une musique caverneuse qui vous glace le sang, des personnages
torturés à souhait, une absence de "ciel"
; on reconnaît indubitablement la patte de Fincher dans
Millenium. Pourtant je n'accroche pas toujours
au côté policier du film, intéressant mais
pas totalement attirant : en même temps, après
le roman, l'adaptation suédoise, il y a un manque de
surprise évident.
Volontier craspec, Millenium entretien le malaise
ambiant de par son côté repoussant, ses tonalités
constamment grisâtres et sur lequel, pourtant, on ne parvient
pas à détourner le regard. Il est l'expression
la plus abjecte de la misogynie.