Un pur film intellectuel grand public, genre aussi hybride
que rare car délicat : déstabilisant. Cronenberg
nous assène une série de définitions subtiles
de la violence -au cinéma- pour amener le spectateur
dans le chemin de la réflexion : violence gratuite, graphique,
légitime, cachée, sexuelle... Soit un scénario
malin en Diable qui est au service de cette réflexion
sur le thème (qui justifie à elle seule le titre
peu vendeur et un peu froid de l'oeuvre). Difficile de ne pas
être capté par le fond de l'histoire et ses rebondissements,
ses personnages vicieusement malmenés, innocents -jusqu'à
preuve du contraire- plongés dans un univers barbare
mais hautement réaliste. Cronenberg reste fidèle
à lui-même : cru et authentique ; bien aidé
qu'il est par la fascinante musique de Howard Shore, son jumeau
musical, qui contribue à merveille à ce sentiment
de pression continu et rare qui englobe tout le film. Mention
spéciale à la photo, blême, dont les intérieurs
à la lumière verdâtre renforce le malaise
ressenti.