Les pérégrinations d'un boxeur de bas étage,
grand frère des rues, survivant comme il peut, aimant
la timide Adrienne. Rocky est à la fois
une déclaration d'amour à la boxe et à
une Amérique qui donne sa chance à tous, avec
tous les symboles qui vont de pair (l'Uncle Sam, la bannière
étoilée, les références historiques
dont celle à A. Lincoln,...). Rocky
est doté d'un brillant scénario aux implications
sociales multiples (un homme de couleur Vs un immigré)
et cinématographiques riches (un challenge unique), très
technique et aux thématiques puissantes. Tout autant
portrait des petites gens, des américains modestes, immigrés
confrontés aux problèmes de gangstérisme,
de fric ou d'alcool, et une histoire d'amour liée à
une histoire de sport, dont elle devient le moteur. Le match
-magnifiquement calé à la toute fin du film- c'est
celui de l'amateur éclairé contre le professionnel
entouré, plein de strass et de paillettes.
C'est sans nul doute le rôle parfait pour Sly, le plus
grand de sa carrière, en grand costaud, déguingandé,
un peu largué, un peu simplet, qui nous touche au cœur
de par sa sincérité. Rocky est
une oeuvre aux séquences devenues cultes -celle de l'entraînement
n'étant pas des moindres tant elle a été
reprise ou parodiée- et à la composition musicale
éternelle.
Ce premier tome est réellement à plusieurs coudées
au-dessus de ces petits frères : Avildsen en impose grâce
à une vraie vision de ce sport qu'il affectionne. Jusqu'en
une fin inoubliable qui fait naître une émotion
unique et bouleversante.