A la recherche du dalaï-lama.
S'accrochant une nouvelle fois au penchant spirituel de sa filmographie
(
La dernière tentation
du Christ, puis
Silence),
Scorsese nous explique le bouddhisme et les principes essentiels
et sacrés de la réincarnation. Contrairement à
sa version des Evangiles, on reconnaît ici un réalisateur
inspiré, toujours dans la recherche formelle et fondamentale,
sachant trouver la bonne hauteur dans sa mise en scène.
Brillant.
Kundun rend à la perfection tout le
mysticisme qui entoure cette religion (la reconnaissance de
la vie antérieure, notamment), très bien documenté
il explique en détails la tradition et les rituels entourant
la découverte d'un nouveau dalaï-lama, et plus largement
le dogme bouddhiste ; avant d'être l'élu, le 14ème
dalaï-lama n'est qu'un humain, qu'un enfant qui découvre
la vie en même temps que son statut religieux. Le casting
est justement tibétain et authentique, la musique y est
absolument magnifique, parfois bouleversante.
Mais
Kundun ne s'arrête pas à
n'être qu'un essai religieux, il est également
fortement politisé, dénonçant les abominables
pratiques d'assimilation, d'acculturation du gouvernement chinois,
louant la lutte pacifique pour l'indépendance du Tibet,
sa résistance, décrivant tous les enjeux politiques
et coloniaux, historiques, toutes les tensions culturelles.
Un grand film, sous-estimé, complet et intelligent.