L'immense signture d'un immense auteur. Il suffit de regarder
la lecture introductive des scènes via un zoom arrière,
les plans larges, éloquents et significatifs. Il s'agit
de toutes évidences d'une réalisation exemplaire,
à la précision diabolique, au parallélisme
donnant parfois le tournis, soignée à l'extrême
tant bien que certains plans servent de ponctuation (les images
du château) et d'autres, à la steadycam, sont entrés
dans l'histoire du 7eme art par la grande porte.
Film resté également fameux grâce à
sa photographie, véritable enchantement de chaque instant,
souvent naturaliste, à la beauté picturale inégalée
; voir ces intérieurs nocturnes catégoriquement
divins, à la texture foudroyante et dont les bougies
en sont la signatures.
Le film pourrait assurément être analysé
par un fin historien puisqu'il s'agit d'une étude précise
des mœurs de la société -l'ascenseur social-
dans l'Angleterre du roi George III : partant d'une love story,
de duel en vagabondage, jusqu'en engagement militaire et policier,
et enfin, en beau mariage de coutume. Film d'aventure posé
qui se veut déjà être profondément
anti militariste au vue de la description des abominables batailles
d'alors ou des duels à la stupidité sans pareil.
Simplement grandiose, flamboyant, touffu et riche, et portant
une thématique globale chère à son auteur
(à l'exception de Orange
mécanique et 2001
???) : l'ascension puis la chute brutale de son héros...
J'y ajouterais cette diablesse de musique entêtante et
intemporelle : un pur régal.