La révolution comique américaine est en grande
marche ! Coincé dans son petit univers de geek adulescent
(Mon Dieu la collec' Star Wars et les action figures de ma-la-de
!!!!!), un quaratenaire coincé est forcé de faire
son coming out : il est vierge !
A mille lieues des teen comedies des années 80-90, ce
tournant amorcé avec Road Trip et Old
School et semble-t-il parachevé avec Frangins
malgré eux ou Very bad trip,
se poursuit avec 40 ans toujours puceau où
nous assistons à la naissance de la nouvelle comédie
déjantée et jusqu'au-boutiste US. Celle-ci prend
résolumment le parti d'un ton nouveau, de par ces gags
souvent poussés dans leur dernier retranchement et de
par la verdeur de ses propos, parfois provoc', en tous les cas
sans tabous aucun : la toute première scène de
40 ans... est tout simplement la meilleure
illustration de ce que j'avance, un petit chef-d'oeuvre de concision,
un résumé de l'esprit du film à elle-seule
! Loin de s'arrêter à un humour d'adolescents mûrs
ou d'adultes un peu régressifs -bien dans l'air du temps
et O combien jouissif- et même s'il se situe très
souvent entre le bas du ventre et le haut des cuisses, le film
ose un humour qui puise dans l'observation assidue des moeurs
de nos contemporains, rarement gratuit. Avec pourtant cette
capacité à générer de véritables
scènes cultes : la séquence d'épilation
non simulée n'étant pas des moindres !!
Son personnage principal est tout bonnement un cas d'école,
généreusement et génialement interprété
par un S. Carrell hautement inspiré, donnant de sa personne
et dans une totale abnégation ; il prend une place essentielle
dans l'oeuvre, il est à la fois bouffon malgré
lui et une espèce de Pierrot, sujet à une certaine
forme de cruauté, tout aussi sensible et d'autant plus
émouvant.
Alors lâchons-nous une bonne fois pour toutes : en plus
d'être une perle de références à
la pop culture américaine, ce film m'a tout simplement
faire rire de bout en bout, sans effort aucun, il m'a fait rire
comme il y a longtemps que je ne l'avais fait, de ce rire qui
finit par faire mal à la gorge, de ce rire long qui vous
empêche de suivre une scène dans son entièreté
; un rire original et moins gras que piquant, moins bon-enfant
que mordant, où l'on sent un véritable travail
de scénarisation derrière chaque éclat.
Bref : les américains ont tous compris et le public a
très largement suivi... alors qu'en France l'humour trash
et borderline n'a pas encore trouver public à sa démesure.
Un mode d'emploi qui aurait pu décomplexer le plus puceau
des puceaux mais également une perle nostalgique qui
parlera à tous, jetant un regard adulte à notre
enfance, notre innoncence, parlant avec justesse de sexualité
et de sa place, à tout âge, dans notre existence.
Heat of the moment !!!