Le monde des super-héros assiste au sacrifice de Superman...
et à l'avènement d'une terrible menace.
Ce "nouveau" Justice league est avant
toutes choses un petit bijou visuel aux teintes métalliques,
froides, N&B, lavées de leurs couleurs d'origine.
Cette option photographique permet aux nombreux FX de s'intégrer
beaucoup plus naturellement, même si le combat homérique
de Darkseid est trop criant de numérique ; la lutte entre
nos héros et Steppenwolf et le combat final effacera
mes a priori. On retrouve dans ce film toute la patte Snyder
: un univers graphique très Comics, un découpage
étincellant, des ralentis très cinégéniques
et l'utilisation de chansons bien à propos.
L'autre criante différence est que l'on assiste (enfin)
à une œuvre équilibrée, libérée,
unifiée par son auteur, prenant tout le temps qu'il lui
faut pour raconter son histoire et en présenter, développer
amplement tous les protagonistes. A ce propos, autre avantage
et non des moindres à mettre au compte de cette version,
bien qu'indépendante du montage, on connaît maintenant
Wonder woman ainsi qu'Aquaman grâce aux films indépendants,
ce qui nous permet de plonger plus aisément dans l'intrigue.
Et de jeter un regard différent à ces héros,
voir ressentir différemment leur toute puissance.
Il y a dans ce Justice league ce que l'on
était en droit d'espérer d'une adaptation de DC
Comics : des effets gigantesques, une noirceur batmanienne,
un Steppenwolf à la hauteur de nos attentes et dont on
comprend beaucoup mieux les motivations ; et ce qui n'enlève
rien, c'est que la partition de Junkie XL est monumentale, épique
avec des élans mélodiques.
Pourtant tout n'est pas parfait : on assiste encore et toujours
à une très classieuse ode à l'unité
dans la lutte (Cf. le désormais célèbre
"Avengers assemble !") où, pris de remords,
Bruce Wayne monte une équipe pour le salut de l'humanité.
De même les enjeux ne sont que peu engageants : la recherche
de 3 "boîtes" par le bad guy de service afin
de faire régner les ténèbres sur Terre
aura du mal à satisfaire les plus exigeants... Ainsi
la progression du film reste trop limpide et on ne peut plus
classique, malgré un montage plus cérébral,
ce qui freine grandement notre entreint. Et les bad guys jurent
un peu si l'on a tendance à les comparer à un
certain Thanos... dénotant un DCU encore trop fragile
dans le fond.
Plus clair, parfaitement agréable à suivre mais
sans doute encore trop didactique, clairsemé de facilités
science-fictionnelles, Justice league s'avère
être un pop corn movie excellemment maniéré,
agrémenté de séquences en apesanteur qui,
esthétiquement, tendrait à le rapprocher d'un
certain Watchmen
; toutes proportions et ambitions gardées. Sa dernière
heure est sa force.
NOTE : 13-14 / 20