Lara, la pilleuse de tombe, a-t-elle enfin trouvé une
adaptation à sa digne mesure ? Non : Lara Soft a encore
sévi...
Il y a bien les prémisses pour nous présenter
l'intrigue -savoureuse- et également les capacités
physiques de l'héroïne ; même si c'est loin
de laisser justifier ses exploits à venir. Et puis on
embraie sur un film puzzle, ultra classique, efficace dans un
court premier temps mais fragile, très, très fragile
: à cause de ses dialogues formatés, de ses personnages
secondaires translucides et, justement, d'un classicisme général
lourdingue et qui peine à surprendre ; jusqu'au méchant
mercenaire et à tous les sentiers qu'empruntent cette
aventure et sa trame. Oui : on aura droit aux scènes
de la chute d'eau, du sol qui s'effondre sous les pieds des
héros, du sacrifice et de tant d'autres. Aucun brin d'imagination
ne viendra égayer à un quelconque moment cette
adjonction de scènes aventureuses très mal pesées
pour la plupart ; aucune envie de faire rêver le spectateur,
de l'embarquer fermement et finement dans le monde de Lara,
celui qu'il maîtrisait, assis derrière sa console.
Sans pour autant mettre en cause l'immense talent de la toute
jeune A. Vikander, Lara s'avère être une héroïne
sans charisme, pas assez badass, et son traitement sans nuance,
sans violence, plat, la rend inintéressante. Impossible
de croire en cette livreuse de "pizzas" plongée
dans la jungle et survivant, forcer à jouer de l'arc
comme si elle s'y entraînait tous les jours, à
tuer des méchants sans tiquer une seconde.
Ce sera finalement un film-catalogue à la progression
extrêmement pauvre et beaucoup trop facile, une série
B sans les charmes d'un film d'aventure à l'ancienne,
sans solidité aucune et avec pas mal de moments qui laisse
pantois (les bad guys s'amusent à longueur de journée
avec la dynamyte : sauf quand il s'agit d'ouvrir une porte à
code...). Une œuvre qui rend un hommage maladroit aux erzats
de Indiana Jones plutôt qu'au maître lui-même.
Tous reste encore à faire... si c'est possible ?
NOTE : 5 / 20