Un accident de voiture, un film de J. Ducournau. C'est donc
l'histoire d'une accidentée, qui prend son pied avec
les bagnoles, dans un film érotico-horrifique ? Seulement
dans ses premières minutes...
Après avoir décliné un peu gratuitement
tous les codes anti-féministes (où féministes,
pour qui l'absence de soutien-gorge supplante toute idéologie...)
-saphisme, corps de femmes surexposés, nudité
féminine, mâles trop entreprenants- le film change
radicalement de ton et s'égare totalement avec l'arrivée
d'un père providentiel et tombé de nulle part.
Plutôt qu'au fantasmatique Crash,
Titane me ferait plutôt penser, dans
un premier temps, à une odyssée meurtrière
façon American
psycho ou Tueurs
nés, mais traitée de façon
totalement insensée puisque virant de manière
inopinée, malgré les ambitions affichées,
en un... reportage sur les hommes du feu ! Sans doute trop préoccupé
qu'il est par des thématiques annexes qui ne nous transportent
pas, ou que l'on ne nous donne pas envie de décortiquer.
Visuellement soft plus que sobre, pas même repoussant,
le film erre, sans but, toujours sur le fil rouge qui le sépare
du ridicule, avant de basculer trop tardivement sur un Baby
blood Vs Tetuso.
Titane oublie donc sa raison d'être en
cours de route et, de ce fait, ennuie copieusement son audience
alors que j'en espérais énormément ; même
au gré de rares séquences, cependant ni chocs,
ni douloureuses, ni poisseuses, ni provocs comme on était
en droit de les attendre ; seulement et simplement vides malgré
le riche matériau initial. C'est ainsi que l'envie nous
prend de voir le film commencer... après 1h45 de métrage...
car le scénario parait constamment se chercher, ainsi
qu'un angle d'approche, un thème fort. Il n'y a bien
que la transformiste A. Rousselle pour délivrer une prestation
époustouflante et habitée, ainsi qu'un V. Lindon
qui refuse à se cantonner dans certains types rôles
un peu "faciles" et prend de sublimes risques.
La réalisatrice limite bien souvent sa vision à
deux misérables plans par scène, usant de plans
longs et trop inexpressifs, alors que l'on sent poindre ça
et là un grand sens de l'image et du cadrage. Trop rarement
mis en avant.
NOTE : 5 / 20