Bale, Dafoe, Leto - et B. E. Ellis.
Le livre / Le film n'entendait pas simplement égratigner
le vernis immonde des yuppies américains mais l'ôter
de la plus virulente des manières. Ils sont riches, beaux,
séduisants, en parfaite santé, fin gourmets, maniérés,
à la mode et bien-pensants. Parfaits. Mais sous le vernis
étincelant...
Et sous le vernis d'une bande son 80's irrésistiblement
nostalgique, d'un sujet vénéneux, la réalisatrice
tue son film par une mise en image exactement à l'opposé
de ce que l'on était en droit d'attendre d'elle : faire
semblant d'être lisse pour mieux exploser par la suite
et insuffler le grain de folie nécessaire à nous
plonger dans l'oeuvre, la noyer dans l'horreur la plus viscérale
!
Une oeuvre sur la bonne conscience américaine, les apparences
fallacieuses et la compétition dans son aspect le plus
vil et hideux. Exit les émotions, la compassion, bienvenue
à la folie meurtrière inhérente à
la toute puissance (financière), comme l'expression la
plus extrême, la plus cruelle de cette absence de compassion.
Le seul et dernier aspect d'humanité du golden boy étant
sa mélomanie quasiment déplacée...
Outre une réalisation calamiteuse le film tourne un peu
en rond, ne sachant coment faire évoluer cinématographiquement
parlant un sujet en or massif (les serial killers ne sont pas
pauvres, laids, sâles, mal éduqués... et
sans goûts musicaux aucun !). Tout juste cette fin qui
se prête à interprétations...