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Time out
Budget = 40 M$
BOX OFFICE France = 1 668 / 63 104 - 441 000 - 1 105 000 entrées
BOX OFFICE USA = 12,1 / 37,5 M$
BOX OFFICE Monde = 173,9 M$
 

Un film de scénariste ?
Dans un futur moins hypothétique que métaphorique, le temps a remplacé l'argent. Et ce principe hautement intéressant aurait déjà mérité une petite introduction afin de mettre le spectateur dans l'ambiance un peu moins brutalement, afin d'expliciter les enjeux de départ et d'approfondir la toile de fond, se lancer sur des bases plus solides (pourquoi 25 ans ? Quand cela s'est-il produit ? Comment s'y sont-ils pris ? Qui en a décidé ?...etc).
Car ce film, s'il est bon, aurait facilement pu être absolument excellent ; avec une vingtaine de minutes supplémentaires (pas cher payé en fait). Je m'explique : outre la mise en situation un peu abyssale qui risque de laisser nombre de personne sur la touche dès le départ, la scénarisation est tout simplement épouvantable et indigne des talents de son auteur : les transitions, quasiment toutes les transitions, sont abruptes au possible, bâclées et donnent l'impression que le film n'est fait que de scènes mises bout à bout mais ne formant pas un ensemble uniforme, bien que cohérent, les rebondissements scénaristiques sont extrêmement mal maitrisés. Exemple : les fugitifs se planquent dans un hôtel, un quidam totalement inconnu du public les repère et, une scène plus tard, celui-ci se fait miraculeusement arréter par le bad guy... de même les attaques de banques paraissent trop faciles car les scènes ne sont pas développées un tant soit peu (où trouvent-ils le camion, par exemple ?). Ainsi l'intrigue façon "Robin des bois du futur" prend toute la place et laisse quelques questions en suspens, des impasses scénaristiques, des vides embarrassants. Voilà pour les mauvais points.
Mais le film est heureusement plus costaud sur le fond : si le temps n'est que de l'argent, si la vie n'est que du temps, alors la vie, notre vie, se résume à de l'argent ; Niccol propose une métaphore ambitieuse qui met en exergüe la toute puissance du fric dans notre monde moderne, sa place vitale dans l'économie et dans notre quotidien, les fondements d'une société où seuls les plus riches survivent. Plus de fric, plus d'air à respirer. Le film propose un refrain anti-capitaliste assez osé où l'on retrouve les schémas actuels de notre monde moderne : des gens très riches / immortels qui se gavent et des pauvres qui vivent au jour le jour (il serait sans doute intéressant de revoir le film et remplacer les termes temporels -minutes, jour, mois- par le mot "argent"), des ghettos fermés avec leur "soupe" populaire, leurs caïds, leur violence, leur traffic. Même si l'oeuvre repose sur un scénario fragile les personnages sont bien developpés, le maitre du temps tout particulièrement qui constitue une pierre angulaire du script, Niccol est efficace derrière la caméra, l'action est maitrisée, c'est visuellement impeccable.
Pas le meilleur film de son auteur mais une oeuvre réflexive qui donne du grain à moudre longtemps après sa projection.

NOTE : 12 / 20

La critique des internautes
 

 

NOTE : -/20

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