Les 8+2 salopards, où le faux côté obscur
des Avengers / X-men. Mettons les choses au clair : inutile
d'être un fidèle lecteur du Hollywood Reporter,
ni d'avoir vu plus de 8 000 oeuvres cinématographiques
(je dis ça, je dis rien...) pour se rendre compte que
si ce film est un petit naufrage, la faute ne repose pas sur
les épaules de ceux qui y ont VRAIMENT bossé dessus.
Voici donc un sâle boulot de cochons de producteurs :
en tous cas pour ce qui concerne très clairement les
3/4 du film. Honte à eux. Le début est même
incommodant avec sa version tronquée, mal digérée,
des sus-nommés "10 salopards". Marvel -quoi
qu'on pense indépendamment et qualitativement de leur
films- avait posé les jalons de son équipe à
travers un, voir plusieurs films pour chacun des membres de
sa future équipe, histoire de ne pas laisser les spectateurs
orphelins de leur histoire. De son côté DC se lance
dans une espèce de résumé scolaire et impropre
de films qui n'ont jamais existé et tente de donner un
semblant -un squelette- de vie à leurs anti-héros.
Mais il y a pire avec l'arrivée sur le fil du rasoir
d'un ultime méchant (slipknot) dont il n'est nul besoin
d'être devin pour deviner le destin... C'est quasiment
le même topo pour Katana. Il est incompréhensible
qu'un film de cette stature soit aussi malhabile. Ensuite vient
le bad guy tout aussi clairement annoncé de l'histoire,
puisque ce qui devait arrivé arriva : le personnage le
plus puissant prend logiquement l'ascendant... Et la lutte qui
s'ensuit ne restera que très peu convaincnte ; sans parler
de sa mort qui aurait pu être réglée sans
dommage collatéraux à l'aide... d'une simple bombe
(comprennent qui a déjà vu le film). Et il y a
enfin cette impression générale laissée
par moult détails encombrants : passons l'emprunt au
très méconnu Wedlock,
ce qui en fait une série B assumée, mais nos terribles
bad guys ne sont en fait pas plus hard que les super-héros
Marvel, et bien moins inconfortants, trashouilles, vulgaires
et dans l'auto-dérision presque analytique que Deadpool.
Un comble ! Les punchlines tombent massivement à plat.
La musique juke-box est très artificielle et n'a que
bien peu de justificatif (l'écho de leurs paroles ne
fait pas tout). Le trop-plein d'FX ne fait plus aucun effet,
si ce n'est celui d'une vraie lassitude. Les jolies fesses d'H.
Quinn ne font pas à elles seules un bon film.
Alors on s'entend bien : tout n'est pas à jeter, et on
voit la différence dans la dernière demi-heure,
celle qui ressemble de toute évidence au film que Ayer
avait en tête. De l'action mieux sentie, un réalisateur
plus inspiré, des flashbacks qui se seraient absoluement
autosuffit tout au long du film et auraient éviter une
intro catastrophique, une certaine dose d'émotion qui
fait cruellement défaut au début, des liens plus
resserrés entre le Joker (dont on préfèrera
sans gêne l'interprétation de H. Ledger) et Harley,
tout comme ceux qui existe entre de la sorcière et de
R. Flag. Le casting est parfait et W. Smith en tête d'affiche
reste incroyablement charismatique. Pourtant il persistera cette
impression que deux visions du film se sont juxtaposées,
celle du financier ayant bien évidemment remporté
les suffrages ; Et l'envie, comme rarement je l'ai eu, de voir
le montage du réalisateur...
NOTE : 6-7 / 20