L'ascenceur social horizontal.
Un film que l'on pourrait rapprocher aisément du récent
Elysium : une
oeuvre post-apocalyptique un rien classique mais située
dans un décor unique et des plus fascinants ; entre étroitesse
des wagons (et des rapports sociaux), cocon tour à tour
cauchemardesque (= prison) et rêvé (car ce film
est certainement le produit des rêves de son auteur...)
c'est un modèle de société passionnant
: tous les wagons sont en fait en interaction entre eux, interdépendants
les uns des autres, assurant chacun la survie de l'autre.
Un monde dystopique et autoritaire aux couleurs ternes mais
dont le champ chromatique évoluera au fil de l'évolution
géographique des personnages, la lumière se fera
peu à peu ; un monde avec ses propres règles bien
établies et intransigeantes qui constituent une partie
du mystère (les enlèvements autorisés,
le chef Willford, les messages et leur provenance, la nourriture,
le fonctionnement du train...). Les personnages y sont atypiques,
décalés, à la laideur forcée (T.
Swinton), grotesques ou à la folie assumée.
Ce n'est en rien un film hollywoodien, il ne caresse que rarement
le spectateur dans le sens du poil et le film est beaucoup plus
audacieux qu'un lamentable Hunger games (Cf.
les codes vestimentaires et la folie ambiante chez les gens
aisés). L'histoire d'une révolte populaire contre
la toute puissance d'une caste qui maintient le reste du monde
dans la pauvreté, génère des guerres pour
réguler la population et reprend les caractéristiques
d'une dictature quelconque (culte de la personnalité,
inégalités, coercition, violence police, regroupement
de tous les pouvoirs...etc).
Il y a un peu de Terry Gilliam dans ce film, un peu de l'ambiance
70's, façon Soleil vert,
la réalisation y est très graphique, très
en phase avec la matériau d'origine, le film est fantasmagorique
même s'il n'a rien de révolutionnaire, ni dans
le fond, ni dans son évolution.
NOTE : 13-14 / 20