Une trame de fond qui rameute la marmaille… et puis
ça s’arrête là !
Première surprise : c’est un cartoon pour les petits
ET les plus grands ! Appréciez la culture (les contes
classiques, le joueur de flute de Hamelin, Pinocchio, le Petit
Bonhomme de Pain d'Epice…), les références
multiples (le début est un petit chef-d’œuvre
d'introduction) et les détournements audacieux et savoureux
; riez de bon cœur à cette parodie à coeur
ouvert de l'univers Disney (l’entrée du parc, la
structure des films et les multiples chansons !), totalement
irrévérencieuse (pets, rots, semblant de gros
mots et une séquence hallucinante avec l'oiseau et ses
oeufs !). Une mixtape de conte de fée tout azimut, passés
à la moulinette, tricotés sur une trame ne laissant
jamais souffler nos zygomatiques, ne reculant devant rien et
n'ayant point peur des anachronismes.
Visuellement on est au top du top, ce n’est pourtant pas
le défi numérique qui impressionne le plus (mais
les textures, lumières, ombres, mouvements, déformations,
tracés ou reflets sont superbes) mais le résultat
général, très livre imagé, à
voir et à revoir. D'ailleurs, plusieurs décénnies
plus tard, la tecnique et le rendu ont forcément vieilli
mais le film reste dans la course grâce à ses intentions
: en faire avant toutes choses un livre illustré.
La musique est à elle seule une perle rare (quel thème
!), la réalisation n’a jamais été
aussi fluide et libérée, et le message reste d'une
grande modernité : acceptons nous tels que nous sommes
(et non, la belle princesse restera bien une vilaine ogresse),
à l'image de ces héros laids, gros et vulgaires.
N'oublions pas que dans Shrek nous avons affaire
à un abominable prince qui hait les gens différents,
anormaux ; ceux qu'il ne comprend pas. Et c'est tout autant
l'histoire d'un vilain ogre qui tombe amoureux d'une belle princesse
humaine ; et d'une dragonne folle d'un âne ! Et le film
de tordre le cou au préjugés autant qu'aux idées
reçues.
Tout bonnement l'un des cartoons les plus drôles de la
création.
NOTE : 17-18 / 20